La mise en place du monopole de la vape par le gouvernement chinois est en marche. Une mesure qui risque d’être très dommageable pour le marché intérieur, mais qui aura aussi un impact sur les exportations. Examen des détails.
Le marché interne tué dans l’œuf

Comme annoncé, la vape sera un monopole du gouvernement chinois, tout comme le tabac. Chaque fabricant et détaillant devra suivre des réglementations très strictes. Voir l’article : Santé : comment prévenir les coups de chaleur ?. Les mesures se précisent et quelques ajouts supplémentaires augurent bien du pire. Ainsi, aux systèmes fermés déjà annoncés, les autorités ont ajouté l’interdiction des arômes autres que le tabac.
Les mesures fixent également un large éventail d’autres normes techniques, y compris les ingrédients et additifs autorisés, les niveaux de nicotine, les tests et les normes de sécurité et d’accréditation que les fabricants devront désormais respecter.
Monopole du vapotage chinois : ce qui va changer
Les fabricants doivent également, pour obtenir la licence qui les autorise à produire des cigarettes électroniques, déposer un dossier sur l’origine et le montant de leur financement. La quantité doit être suffisante et la source approuvée par les autorités.
Dernier critère, le fabricant doit démontrer qu’il dispose de la technologie et des équipements nécessaires pour produire la vape. Cela concerne particulièrement les e-liquides : une fabrication dans un laboratoire non conforme à la norme entraînera de lourdes amendes et des peines de prison. Un pas vers l’ambition annoncée de la Chine de produire la nicotine la plus sûre au monde.
Toutes ces obligations entreront en vigueur le 1er mai, et les normes techniques, qui nécessitent des adaptations, devront être appliquées d’ici le 1er octobre 2022, dernière échéance.
Certitudes et incertitudes à l’export

C’est un coup dur pour le marché intérieur chinois. En 2021, iiMedia Research, société chinoise spécialisée dans l’analyse de données, indiquait que le taux de pénétration, le nombre de fumeurs devenus vapoteurs ou vapoteurs, du vapotage n’était que de 1,5 %, ce qui laisse au pays la plus grande marge de progression au monde. Voir l’article : Pack patient urgent : un tarif unique plus lisible et plus juste à partir du 1er janvier 2022. , avec 300 millions de fumeurs. A titre de comparaison, le taux de pénétration de la vape aux US dépasse les 30%.
C’est à l’export que la remise en cause est la plus grande. Lors de la première annonce, le gouvernement chinois, conscient de l’importance de la vape dans les exportations, a annoncé que le marché resterait libre. En fait, c’est presque suffisant, à un détail près : la loi détermine que, pour être fabriqué pour l’exportation, le produit doit suivre scrupuleusement les règles et les exigences légales de l’entreprise importatrice. En l’absence de ces normes, ou si elles s’avèrent « non pertinentes », la réglementation chinoise s’appliquera.
Concrètement, cela peut paraître insignifiant : un grossiste, dans un pays, ne pourra pas revendre sur son territoire des produits non conformes à sa législation. Cette exigence des autorités chinoises n’est donc qu’une sorte de contrôle à la source.
Mais pour les industriels, qui garantissent leurs marges sur de grandes quantités de produits identiques, la multiplication des règles et réglementations différentes peut constituer à terme des contraintes de production redoutables. Avec deux effets possibles : le premier, une hausse significative des prix. Ou la seconde, la tentative des grands producteurs d’imposer réellement la norme chinoise au monde.
Concrètement : la Chine commencerait à fabriquer et vendre uniquement des houppettes jetables et scellées. Cela explique en partie sa prolifération sur les marchés occidentaux depuis l’annonce du monopole.
Le monopole du gouvernement chinois sur le vapotage aura donc un impact sur le monde. Lequel, en revanche, c’est, pour l’instant, le reste du monde qui a encore le pouvoir de décider.