Après plusieurs années de concurrence avec l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne reconnaissant l’interdiction de commercialisation du cannabidiol (CBD) en France, il est autorisé et encadré. Nous vous rappelons qu’avec le THC (tétrahydrocannabinol), le CBD est l’une des substances actives les plus connues du cannabis. Contrairement au THC, qui a un effet psychotrope et est utilisé à ces fins mais est encore aujourd’hui interdit en France, le CBD est utilisé en raison de ses effets relaxants.
Cependant, la situation juridique reste très fluide, et le dernier événement en date est la décision du Conseil d’État de janvier 2022, qui a partiellement assoupli l’arrêté régissant la vente de ces produits publié fin décembre 2021.
Actuellement, la vente de résine et de fleurs de certaines variétés de chanvre ou de produits transformés dérivés du chanvre est autorisée tant que leur niveau de THC ne dépasse pas 0,3 %.
Un magasin 100% CBD

C’est ce que propose la marque Green Dream, qui s’est implantée à Nogent-sur-Marne. Le magasin vend des résines, des fleurs, des huiles et des infusions. L’entreprise, qui cultive une allure sobre et zen, a déjà ouvert deux magasins en Haute-Normandie à Barentin et Duclair et s’apprête à en ouvrir un troisième près de Rouen. A voir aussi : Ponant organise des croisières yoga et bien-être dans les Caraïbes. Nogent-sur-Marne est la première ville proche de Paris où sont implantées de petites PME. « Cette ouverture nous permet de toucher une population plus large, puisqu’il y a plus de 30 000 habitants rien qu’à Nogent, alors que jusqu’à présent nous sommes dans des villes de plus de 10 000 habitants. On a aussi aimé la localisation en plein centre-ville, explique Flamur, l’un des deux co-fondateurs de cette jeune session.
Le magasin a ouvert le samedi 5 mars, dans le même cadre sophistiqué. « La plupart des clients qui sont venus l’ont apprécié », note l’entrepreneur. Dans la ville en revanche, la présence de ce temple du CBD n’a pas séduit tout le monde, et le magasin a été fermé mardi matin par un arrêté du maire LR Jacques J-P Martin.
Le maire veut interdire la vente de CBD à côté des établissements scolaires

« Nous n’avons reçu aucune demande d’autorisation préalable d’agrandissement, d’accessibilité, de sécurité… Nous avons découvert le magasin le jour de son ouverture, nous expliquons en mairie deux raisons qui ont motivé les détenus : le non-respect des normes incendie et la proximité du centre scolaire avec les écoles, collèges et lycées en face. « Le maire n’est pas contre la liberté du commerce, mais il veut préserver les jeunes générations et mobilisera son réseau de parlementaires pour amender la loi afin d’empêcher la création de tels points de vente notamment à proximité des écoles. A voir aussi : Fermes filmées 24h/24 : la technologie au service du bien-être animal. » Une restriction qui serait du même ordre que, par exemple, pour les points de vente de boissons alcoolisées.
Une vente de CBD très encadrée
« D’habitude, on fait toujours rapport au maire avant le départ, mais cette fois on n’a pas pu le faire pour des raisons pratiques. Nous avons vérifié tous les éléments de conformité et nous comptons compléter la documentation d’urbanisme », précise Flamur, qui souligne la rigueur de son entreprise dans la commercialisation des produits. « Tous nos sachets sont thermoscellés pour garantir des niveaux de THC maximaux, et nous ne vendons pas à des personnes de moins de 18 ans. Ceci est clairement indiqué sur le devant du magasin. Sur le même sujet : Vendée. Votre association veut offrir du bien-être à des prix abordables. Nous ne faisons également aucune promotion de la marijuana – rappelle-t-il, convaincu d’améliorer les relations avec l’administration locale. « En Haute-Normandie, nous travaillons avec des gendarmes qui viennent dresser leurs chiens dans une de nos boutiques. Certains médecins nous envoient aussi des patients », dit-il.
Au-delà de l’affaire Nogent, les conditions de développement de ce nouveau secteur, qui représente un véritable enjeu économique et génère en même temps des résistances publiques, pourraient continuer à évoluer jusqu’à ce que le cadre juridique soit totalement stabilisé. Même si c’est clairement affirmé depuis les premières expérimentations de distribution qui avaient déjà suscité la polémique dans le Val-de-Marne.
La légalisation de la vente de marijuana, autorisée dans certains pays, n’est pourtant pas du tout à l’ordre du jour en France, même si des députés (LR) ont récemment lancé un débat. Lisez ce sujet :