Nouvelle-Aquitaine : la revanche des Carentaises à La Rochefoucauld

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La Charente produit à nouveau des charentaises, chaussons feutrés réalisés selon la technique originale du « cousu retordu ». Ces derniers jours, douze ouvriers ont trouvé les machines et un emploi à La Rochefoucauld, berceau historique de la Charentaise d’aujourd’hui au drap écossais conçu en 1907 par le cordonnier Théophile Rondinaud. Son arrière-petit-fils, Olivier Rondinaud, s’associe à Michel Violleau et ses trente-cinq ans de métier pour créer l’Atelier Charentaises.

Objectifs : fabriquer plus de 100 000 paires par an, protéger un savoir-faire emblématique et tenter d’effacer le fiasco de la Manufacture charentaise (LMC), liquidée en novembre dernier. Fondée au printemps 2018 par l’ancien ministre Renaud Dutreil, LMC a réussi à réunir sous son nom les quatre acteurs historiques de la babouche charentaise. Tentant, ce pari s’est néanmoins soldé par un désastre de l’entreprise et le licenciement de… 104 salariés.

Olivier Rondinaud, ancien directeur commercial de LMC, et Michel Violleau jurent avoir retenu la leçon et viser une cible bien connue, les commerces de proximité. « Cordonniers, commerces de centre-ville, petits créateurs… Ces clients ne nous feront pas courir de risques, contrairement à la grande distribution et aux volumes qu’elle demande », précisent les co-gérants, qui ont déjà réclamé sept mois de commandes.

« Notre savoir-faire est très recherché »

Leur catalogue s’articule autour d’une soixantaine de produits, dont la matière première est à 80% française. Comptez jusqu’à 49€ la paire. « La Charentaise doit rester populaire. Ceci pourrez vous intéresser : Comment Français Estimation permet-il aux agents immobiliers d’obtenir des prospects ?. Ça peut être haut de gamme, mais il ne faut pas se tromper de marché en ciblant le marché du luxe », explique Olivier Rondinaud, misant sur l’image « cool et décontractée » acquise ces dernières années auprès d’une clientèle plus jeune et plus urbaine. Les salariés ont été recrutés parmi les effectifs des enseignes manquantes.

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Dominique Authier a obtenu une licence LMC en novembre et fabrique des chaussons depuis trente-trois ans : « Plus on vieillit, plus on se pose des questions sur l’avenir. Pourtant, j’ai connu des échecs… » L’ouvrière, spécialisée dans la couture du talon, croit désormais à la résurrection du chausson. Idem pour Christian Le Goff, passé à côté de LMC après vingt ans de pratique professionnelle : « Après ma démission j’étais inquiet, mais au final j’ai reçu plusieurs propositions. Notre expertise est très recherchée. Il s’agit d’éduquer les jeunes. Il faut un mois pour apprendre le geste et encore dix-huit mois pour devenir rentable. »

Olivier Rondinaud et Michel Violleau veulent accélérer « sans se mettre la pression ni perdre l’âme ». Prochaine étape : obtenir d’ici un an l’Indication Géographique Protégée (IGP), un label dont la Charentaise bénéficie depuis mars 2019. C’était une première dans l’industrie du vêtement et de la chaussure, qui n’a pas eu l’occasion de la porter depuis.

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