Opéra Bastille : 9 (petites) choses à savoir sur la plus grande scène d’Europe

Rédactrice passionnée depuis plus de de 15 ans. Sara vous trouve les dernières infos

Publié le

mardi 9 juillet 2019 à 15:24

L’une des « Grandes Œuvres » de François Mitterrand, l’Opéra Bastille est l’une des plus grandes et des plus impressionnantes maisons d’opéra au monde. Voici 9 (petites) choses à savoir sur ses origines jusqu’à aujourd’hui.

Dans les années 1960, de nombreuses personnalités musicales en France s’interrogent : faut-il fermer l’Opéra Garnier ? Réformer l’Opéra de Paris ? Construire une nouvelle pièce ? Jean Vilar, Maurice Béjart ou encore

Un opéra envers et contre tous ? 

Sur le même sujet :
L’exposition a séjourné à Caen les 27, 28 et 29 janvier dans…

Un édifice à 2€ le kilo

Pierre Boulez parle de l’avenir de cette institution jugée obsolète, dans un lieu trop étroit et cher. A voir aussi : Immobilier : de Gournay à Nogent-sur-Marne, nos conseils pour acheter en bord de Marne.

L’Opéra Garnier est déclaré « inutile » et l’idée d’un nouvel opéra prend peu à peu forme. Elle se concrétise en 1981 avec le président François Mitterrand et ses « Grands Travaux ». La France, plus précisément Paris, a besoin d’un opéra plus moderne, plus populaire, capable de redynamiser le monde lyrique français. Un concours international est organisé, le plus grand au monde, auquel 750 projets sont soumis. A la surprise générale, le lourd projet est confié à un architecte inconnu. Mais est-ce vraiment le Canadien uruguayen Carlos Ott qui a été choisi par le jury ? Ou pensaient-ils avoir deviné le projet d’un autre architecte plus célèbre, Richard Meier ? Bien qu’il y ait des rumeurs, le président assure que « sur les six derniers [projets], j’ai choisi celui-ci car il me paraissait le plus adapté ».

« La production de cet opéra a été très difficile, j’en ai vu de toutes les couleurs. Travailler avec les Français, c’est terrible ! Avec humour, l’architecte Carlos Ott trahit les difficultés rencontrées depuis 8 ans.Ce projet d’opéra, qui se veut « moderne » et « populaire » afin de diversifier le répertoire, n’a pas l’adhésion de tout le monde, comme l’explique Michael Dittmann, membre de l’Etablissement Public Opéra Bastille (EPOB) : cet opéra et sept années de lutte pour le recevoir et le produire. »

Le projet a été critiqué dès le départ pour des raisons à la fois budgétaires et idéologiques. La promesse de 300 représentations par an laisse planer le doute. Et où installer cet opéra populaire ? Alors que quai de Javel, La Défense, Marne-la-Vallée et surtout le parc de la Villette sont envisagés, l’idée de la place de la Bastille n’est pas du tout prise au sérieux. « Cet opéra n’était pas du tout censé être à la Bastille, il devait être à La Villette dans un complexe très complet […] Le Lincoln Center à New York était le modèle. [Mais] des conseillers ont convaincu François Mitterrand que ce serait bien de faire l’opéra dans un lieu symbolique, un lieu populaire », explique Christian Merlin, musicologue, critique musical et producteur radio.

À Lire  Baromètre immobilier : Les prix débarquent dans les grandes villes

Voir l’article :
C’est une étape importante mais aussi délicate que le Musée Savoisien, en…

La valse des directeurs

Victime de nombreux arbitrages politiques et révisions budgétaires, les travaux sont arrêtés en 1986 pendant 2 semaines (coût 750 000 francs par jour) sur ordre du Premier ministre Jacques Chirac et du ministre de la Culture François Léotard. Une nouvelle proposition : remplacer l’Opéra Bastille par un grand théâtre avec auditorium et revendre les espaces initialement prévus pour les ateliers de scénographie et la salle modulable. Il faudra attendre mai 1987 et plusieurs analyses financières pour que le projet Bastille soit finalement accepté : l’atelier de scénographie est approuvé et l’Opéra Bastille est livré en 1989, mais sans la salle modulable.

Malgré les craintes récentes (le podium dans les douves de l’orchestre s’est effondré un mois avant les célébrations du 200e anniversaire de la Révolution française), l’inauguration se déroule parfaitement sous l’œil attentif de 33 chefs d’État du monde entier, confirmant la place de la L’Opéra Bastille comme principale institution du monde lyrique. Ceci pourrez vous intéresser : Basket : Stars, performances, densité… Betclic Elite « passe dans une autre dimension ». Face aux critiques budgétaires, une étude financière non confirmée confirme que l’opéra et ses 2 745 places pour 427 M€ coûteraient le prix très raisonnable de 2 € le kilo !

Pour voir ce contenu YouTube, vous devez accepter les cookies publicitaires.

A voir aussi :
Les prévisionnistes britanniques estiment déjà que 2023 battra des records de température.…

La plus grande salle d’Europe, et une scène sous la Seine

Ces cookies permettent à nos partenaires de proposer des publicités et des contenus personnalisés en fonction de votre comportement de navigation, de votre profil et de vos centres d’intérêt. A voir aussi : PARIS : Le Mondial des Métiers est de retour » la lettre économique et politique de PACA.

Trouver un directeur musical pour un nouvel opéra français, mission impossible ? Nommé en 1984, Jean-Pierre Brossmann démissionne moins d’un an plus tard. Plusieurs candidats potentiels sont contactés, comme Ernest Fleischmann, Brian Dickie, Hugues Gall et Gérard Mortier, directeur du Théâtre royal de la Monnaie : ce dernier est finalement nommé directeur en septembre 1985 mais ne se retire du projet que six mois plus tard.

Une acoustique aquatique

Un an plus tard,

Un opéra de toutes les couleurs 

Daniel Barenboim est nommé directeur musical et artistique de la Bastille. Malheureusement, la notoriété de ce dernier en a fait un réalisateur très cher et inaccessible. Il est finalement démis de ses fonctions en janvier 1989 après l’arrivée de Pierre Bergé comme président du conseil d’administration de l’Opéra de Paris.

À Lire  Cet ascenseur manuel pourrait remplacer les escaliers

Un opéra qui perd vite la face

Arrivée

Boudé par les présidents

Myung-Whun Chung promet une période stable et glorieuse pour Opera, mais malgré de nombreux succès, Chung est renvoyé en 1995 après la nomination d’Hugues Gall. Ironiquement, ce dernier a déclaré que l’Opéra Bastille était « la mauvaise réponse à une question qui ne se posait pas ». Il finira tout de même par avouer : « Je vais essayer de prouver que je me suis trompé pour qu’à la fin de mon mandat je puisse dire : ‘Oui, il fallait construire la Bastille.’

Enfin la fin ?

La Bastille possède le plus grand opéra d’Europe, mais il ne représente que 5% du bâtiment. La scène principale de 750 m² est entourée de scènes latérales et arrières de taille similaire, pour une surface totale de 5 000 m². La Bastille dispose également de deux espaces « scènes », dont l’un est identique à la scène principale de 5 000 m², qui se situe 25 mètres plus bas, en « enfer », plus profond que le métro parisien et 8 mètres sous le niveau de la Seine.

Tous ces espaces permettent de monter, démonter et stocker des ensembles de spectacles différents programmés simultanément. Pour monter des ensembles lourds et encombrants, rien de plus simple que d’utiliser un ascenseur de 400 m² capable de lever 300 tonnes en 12 minutes. Des installations techniques impressionnantes qui font de l’Opéra Bastille une maison d’opéra unique à l’échelle mondiale… sans oublier la salle de répétition identique à la scène principale et totalement isolée de l’agitation de la scène.

L’acoustique de la salle principale doit être soigneusement et soigneusement étudiée pour doser la réverbération bénéfique à la musique instrumentale sans perturber la tessiture de la voix humaine. Avec un équilibre délicat à respecter, l’architecte Carlos Ott et l’acousticien Helmut Müller ont étudié la réflexion du son, notamment à l’aide d’un modèle rempli d’eau, dont les propriétés le font se comporter de la même manière qu’une onde sonore.

Pour contrecarrer les matériaux absorbants des chaises et des vêtements des spectateurs, les murs en granit et le plancher en bois sont conçus pour favoriser une meilleure réflexion. Touche finale, un plafond de verre incurvé surplombe l’immense hall principal, derrière lequel se cachent 2 700 lampes fluorescentes. Contrairement à l’Opéra Garnier et son magnifique lustre, la salle de Bastille n’a pas de décoration luxueuse pour ne pas perturber la trajectoire des ondes sonores.

Il a fallu près d’un an pour choisir la couleur des fauteuils de l’Opéra Bastille ! De nombreuses couleurs sont envisagées, bleu-gris, rouge et noir, mais surtout pas le vert, une couleur traditionnellement associée au « méchant » depuis l’époque de l’ancien théâtre romain.