Où dormir si vous n’avez pas de maison ?

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Le sommeil n’est pas facile pour tout le monde. La question du sommeil et du repos se pose évidemment lorsque l’on s’intéresse aux sans-abri qui peuplent nos centres-villes. Cela vaut encore plus pour les personnes sans domicile qui n’ont pas accès aux centres d’hébergement. Pour comprendre les options qui favorisent les nuitées et la logique de base de la survie, il faut partir du vécu et du point de vue des sans-abri eux-mêmes.

De nombreux critères déterminent les choix limités qu’ils font pour accommoder les moments de repos. Les lieux temporaires adaptés sont évalués en fonction du confort matériel (abri, chauffage, sanitaires, mobilier, etc.), de la sécurité qu’ils procurent (visibilité ou invisibilité de la zone de vote, possibilité ou non de restrictions d’accès, nécessité de protection contre l’agressivité, la possibilité de dormir en groupe pour se protéger les uns les autres… ou encore l’intimité qu’ils permettent (solitude, paix ou promiscuité et bruit), ils se différencient aussi par la liberté qu’ils accordent ou restreignent (horaires d’ouverture et de fermeture, règlement intérieur ou non, contrôle plus ou moins fort des illégalités).

En raison de ces facteurs, les sans-abri choisissent différentes solutions pour passer la nuit et se reposer au mieux. Ces options vont de la prise de contact avec des centres d’hébergement d’urgence (notamment via le 115 et les refuges) à l’installation de tentes dans l’espace public, en passant par l’appropriation de parkings souterrains, l’ouverture de squats, l’invitation de tiers ou l’occupation d’espaces intermédiaires urbains comme par ex. dans les cours avant, les porches grillagés ou sous les ponts.

Chacune de ces solutions éphémères offre des avantages et des inconvénients selon les critères mentionnés ci-dessus. Certains sans-abri préfèrent dormir le jour pour se protéger d’éventuelles agressions qu’ils craignent de subir la nuit. Ensuite, ils passent la nuit à se promener dans la ville, et le jour ils s’endorment dans les espaces publics, relativement protégés par la présence des passants.

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Avantages et inconvénients des lieux de repos

En règle générale, l’hébergement d’urgence offre des conditions matérielles standardisées et sûres (chambre, lit, chauffage, accès à l’eau et aux toilettes, possibilité de verrouiller les portes, etc.). Cependant, ils imposent une communauté pas toujours désirable et une promiscuité menaçante qui les expose au vol, à l’agression et à la pollution symbolique (traces de sang, d’urine, déchets de matériel d’injection, etc. Sur le même sujet : Ils s’aiment mais ont des chambres séparées.). De plus, ces centres d’aide établis rapportent des règles de fonctionnement que les personnes sans-abri perçoivent souvent comme contraignantes (impossibilité d’inviter des connaissances, interdiction de l’alcool et de la drogue, heures d’ouverture et de fermeture pour les « usagers », etc.). Cela limite tellement l’appropriation de la ville que certains préfèrent ne pas l’utiliser.

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La solution qu’elle trouve la plus enviable est de coucher avec un tiers (ami, membre de la famille) qui offre plus ou moins l’hospitalité. Les conditions optimales de confort, de sécurité, d’intimité et de liberté y sont généralement réunies, sans imposer de contraintes institutionnelles. Cependant, la cohabitation crée souvent des problèmes qui peuvent briser la solidarité garantie.

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Bien qu’il soit illégal, pouvoir accéder à un squat – c’est-à-dire un terrain vide occupé illégalement, qu’il s’agisse d’un appartement, d’un bâtiment public abandonné ou d’un garage – est une option qui présente plusieurs caractéristiques intéressantes.

Il offre la possibilité de vivre en groupe et sans restriction de comportement, tout en bénéficiant d’un certain confort matériel (espaces clos et protégés, mobilier, accès possible à l’eau et à l’électricité, etc.). Cela favorise clairement l’appropriation du lieu.

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Le dilemme de l’intimité

Cependant, dormir dans un squat collectif vous expose à des visiteurs inopinés, limitant votre intimité et votre sentiment de sécurité, sans parler de la possibilité d’être expulsé par les forces de l’ordre ou d’autres squatters menaçants. Sur le même sujet : La puissance de l’orgonite pyramide pour purifier votre environnement. Cependant, vous devez avoir certaines compétences pour ouvrir des squats et les entretenir.

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A l’instar des tentes et des parkings souterrains, les sans-abri utilisent d’autres modes de couchage : ils offrent la possibilité de recréer un « chez-soi » rudimentaire qu’ils défendent individuellement ou collectivement. S’ils s’avèrent limités quant au confort matériel qu’ils procurent (mauvaise protection contre les intempéries, manque de mobilier, manque d’accès à l’eau et à l’assainissement, etc.), ces solutions permettent tout de même d’aménager des espaces d’intimité et de liberté . où inviter des amis et consommer librement de l’alcool et/ou des drogues. D’autre part, ces options s’inscrivant dans des espaces isolés à l’abri des regards des passants, elles sont également source d’insécurité, car elles les exposent à d’éventuelles agressions contre lesquelles il vaut mieux se protéger (avec présence de chiens, mutuelles protection d’un groupe, avoir un couteau à portée de main, etc.) .

De plus, certains SDF s’installent dans les recoins de l’espace public, dans la rue, où ils dorment à la vue, la plupart du temps dans un simple sac de couchage. S’ils semblent alors exposés aux regards et aux interrogations des passants, c’est précisément cette perte d’intimité et de confort qui les sécurise, les caméras de vidéosurveillance et la proximité des citadins dissuadant les agresseurs potentiels.

Enfin, en étudiant leurs attitudes et leurs expériences de survie à partir d’une approche ethnographique, nous constatons que les sans-abri ont plus de possibilités de se loger, bien que chacun d’eux confirme des aspects (matériels, juridiques, sociaux, etc.) qui rappellent leur précarité. Ils sont alors choisis selon une dialectique qui articule différemment visibilité et invisibilité, liberté et limites, sécurité et intimité.

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