Une bougie créée à partir de déchets de briques rouges du nord de la France, un tote bag tissé avec du lin français et façonné en Île-de-France, des chaussons fabriqués chez Rivalin à Quimper avec des matières premières d’Occitanie : c’est ce que Paisan (« gens du pays », en vieux français) propose.
Cet atelier d’édition d’objets durables achète la matière première (laine ou lin) en France, trouve des acteurs propriétaires des machines sur le territoire et commercialise les produits d’Audierne (29). « Les produits sont évidemment plus chers que ce que l’on achèterait en Asie. Mais nos produits sont 300% français, explique l’un des gérants, Régis Morales, ancien styliste. Et quand nous achetons chez nous, nous payons toute l’industrie. »
Changement de vie
Païsan, c’est l’histoire de trois amis, Régis Morales et David Prettl (tous deux brestois) et Nicolas Guthart qui travaillaient à Paris dans l’édition (magazine de culture urbaine, univers de la table) puis la communication, et avaient une agence de communication pour de grandes marques et une lieu événementiel dans le Marais, L’Imprimerie. « Nous avons décidé de créer notre propre marque juste avant le confinement. Le covid nous a décidé, nous voulions aussi changer de vie. Notre premier produit, un tote bag Paisan, est sorti en septembre 2020 ».
La France étant le premier producteur mondial de lin, les trois amis décident immédiatement de travailler avec la filière française. Pour leur premier article, le lin pousse en Normandie, puis part en Alsace pour être tissé avant d’être assemblé en Île-de-France. « Nous voulons mettre en avant ces filières extrêmement abîmées en France, avec toutes les étapes de fabrication : linge français, tissage avec fil, mise en forme, rien ne sort du territoire. Lire aussi : Valeur d’un bien : les critères pour l’évaluer. On sait que les fibres naturelles ont leurs limites. On travaille aussi beaucoup sur les déchets, nous faisons des tests sur les matériaux », poursuit Régis Morales.
Une vingtaine de produits au catalogue
Une vingtaine de produits sont actuellement au catalogue : tabliers, chaussons, bougies, planches à découper, plaids et couvertures « en fibre recyclée », explique Régis Morales. Sur le même sujet : Comment creuser un trou ? Médecine d’automne naturelle. Les matériaux utilisés ? Du lin, de la laine, du bois mais aussi des produits recyclés tels que des pots à bougies en coquilles d’huîtres, des bouteilles en verre, des briques ou du sable de fonderie.
Depuis avril dernier, les trois amis vivent dans l’ancienne école Sainte-Anne d’Audierne. Les 600 m² très lumineux ont été adaptés pour en faire leur atelier de fabrication. « Un emplacement incroyable qui se prête vraiment à notre projet et à notre développement futur. Nous souhaitons développer le travail local et recherchons actuellement des prestataires », ajoute Nicolas Guthart.
Ici, pour chaque article acheté, les créateurs indiquent sur leur site internet la répartition des coûts entre les différents fabricants et une carte de France où se situe chaque entreprise. « Nous sommes transparents sur les prix, la provenance de chaque produit et qui gagne quoi. Nous travaillons avec des passionnés, connus ou inconnus ».
Jusqu’au 24 décembre, Païsan ouvre une boutique de Noël à Paris pour présenter ses objets durables. Pour le moment, les produits sont en vente exclusivement sur le site, mais les trois amis envisagent, à court terme, des journées portes ouvertes « pour montrer ce qu’on fait ».