Par Aude Ferbos – a.ferbos@sudouest.fr Publié le 17/01/2023 à 18:18 Mis à jour le 18/01/2023 à 9:52
Chargé de projets dédiés à Parcoursup et à la réforme de l’enseignement supérieur, Jérôme Teillard décrypte et démystifie les rouages de la plateforme, qui concerne cette année 1 million de candidats
Ministre de l’éducation
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Pour les nouveaux venus dès ce mercredi 18 janvier, sur la plateforme d’orientation, faites-nous un petit tour d’horizon de Parcoursup.
La plateforme nationale Parcoursup a été créée en janvier 2018, pour succéder à l’Admission Post Bac (APB) qui a été supprimée pour deux raisons : premièrement, la CNIL (Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés) avait condamné le mécanisme d’attribution des places, entièrement automatisé ; et deuxièmement, il n’y avait pas de critères d’admission, d’où l’utilisation de lots.
Parcoursup a été conçu en opposition à ce système avec trois ambitions. Tout d’abord, affichez toutes les offres sur le territoire national. En 2023, 21 000 formations sont proposées (dont 7 500 formations en apprentissage). Aujourd’hui, écoles de commerce, écoles de commerce, instituts d’études politiques, écoles vétérinaires, écoles d’art, écoles d’infirmières… Toutes sont à Parcoursup. Deuxième défi, simplifier la vie des utilisateurs : un seul site internet, un seul agenda et un seul dossier à remplir. Enfin, et c’est un enjeu important : la transparence.
Quoi de neuf pour 2023 ?
Premièrement, nous cherchons à améliorer la transparence, en modifiant l’interface du site lui-même avec des informations plus claires et plus riches. Et plus intuitif : chaque formation comporte six titres, toujours les mêmes, pour faciliter la comparaison. Par exemple, le site précise le montant des frais, les conditions d’accès, la date d’ouverture des portes, etc. Enfin, la plateforme renseigne le profil des candidats admis les années précédentes, que la formation soit très demandée ou non.
Comment expliquer l’angoisse que Parcoursup réveille chaque année ?
Parcoursup est une plateforme numérique, il y a donc déjà un frein à la culture numérique. Cependant, il n’y a pas d’algorithme caché qui prend une décision pour Pierre ou Pauline. Derrière la machine, il y a des professeurs qui définissent des critères et examinent les dossiers, même s’ils utilisent des fichiers Excel pour comparer les notes. Parcoursup n’est qu’une plateforme qui collecte des candidatures, transmet des données et les restitue. Au final, le candidat a le dernier mot.
J’ajouterai que comme Parcoursup est aussi un projet fortement soutenu, il est parfois instrumentalisé au service d’un avis et d’un argumentaire.
Enfin, l’augmentation du nombre d’étudiants complique la donne : en 2017, on comptait 800 mille inscrits, en 2023, on en compte 1 million (et 12 millions de souhaits à traiter). Sans compter les deux ans de crise sanitaire…
L’information est faite pour les lycéens, mais qu’en est-il des parents ?
Les lycéens sont en effet accompagnés tout au long de la procédure ; aussi les parents d’élèves. La semaine dernière, les deux ministres, de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur, ont rappelé les consignes aux 8.500 chefs et sous-chefs d’établissements.
L’accompagnement des parents est d’autant plus important que le monde de l’enseignement supérieur qu’ils ont connu a changé, il leur est difficile d’orienter et de conseiller leurs enfants.
Dans ce contexte de changement, même si on me pose souvent des questions sur la technique, je reviens souvent sur le sens : nous avons créé Parcoursup pour réduire le taux d’échec à l’obtention du diplôme. Et de fait, entre 2017 et 2021, nous avons amélioré 8 points de réussite en passant en première année de licence : de 40% à 48%. Évidemment, il faut aller plus loin.
Quels conseils donneriez-vous aux lycéens qui débutent ?
Faites des vœux pour les formations qui vous intéressent, sans vous autocensurer. Chaque désir est indépendant et donne lieu à une réponse.
Ne faites pas un seul vœu : vous pouvez vous aussi sauter sans parachute ! D’autant que pour un projet professionnel il y a généralement plusieurs formations possibles. Diversifiez vos envies, à savoir mêler formations sélectives et moins sélectives, universités locales et plus éloignées, etc.
Et surtout, profitez de la plateforme pour vous informer, échanger avec les meilleurs professeurs, aller aux portes ouvertes. Restez calme, rappelez-vous d’être curieux et prenez ce moment comme une opportunité.
Posez vos questions à Jérôme Teillard
Le mardi 24 janvier, à 18h, sur la page Instagram « Sud Ouest », Jérôme Teillard répondra en direct à toutes vos questions sur l’outil de régulation indispensable à l’enseignement supérieur. Ce sera aussi l’occasion d’échanger sur les nouveautés de cette édition 2023 et les améliorations du moteur de recherche. A voir aussi : Nous avons testé pour vous le saut en parachute tandem à Temploux !. Ce live pratique donnera la parole aux principaux intervenants ! Envoyez dès maintenant vos questions à Jérôme Teillard qui y répondra en direct le 24 janvier.