Pérou: les problèmes persistent en raison du départ du président

Rédactrice passionnée depuis plus de de 15 ans. Sara vous trouve les dernières infos

Parfois violentes, les manifestations contre la présidente Dina Boluarte, qui ont fait 45 morts depuis décembre, se sont poursuivies vendredi à Lima comme le reste du Pérou au lendemain de rassemblements de masse dans la capitale.

Des affrontements violents qui ressemblaient à une zone de guerre ont éclaté à Arequipa, la deuxième ville du pays.

Les manifestants ont jeté des pierres et allumé des incendies autour du pont Anashuayco alors qu’ils tentaient de traverser vers l’aéroport toujours fermé.

Les forces de sécurité – police et armée – ont riposté avec des gaz lacrymogènes, selon un photographe de l’AFP.

Des heurts ont également eu lieu dans la province de Puno (sud), où des manifestants ont incendié un commissariat à Zepita (après le départ des policiers) et un poste douanier à Desaguadero, à la frontière avec la Bolivie, selon ladite télévision locale.

Des affrontements ont également eu lieu dans le département de La Libertad au nord du pays.

Jeudi soir, les autorités ont étendu l’état d’urgence déjà en vigueur à Lima, Cuzco, Callao et Puno, à Amazon (est), Tacna (sud) et La Libertad (nord).

A Lima, des milliers de manifestants ont défilé la veille avec des slogans similaires : « Dina Dina ! », « Cette démocratie n’est pas la démocratie, Dina, le peuple te rejette ! »

À Lire  Tower of Terror: Scarlett Johansson jouera dans un film basé sur ...

Vêtue d’un chapeau de paille blanc et d’une jupe rose, Olga Mamani, 50 ans, affirme : « Nous voulons la démission de Dina, si elle ne démissionne pas, le peuple ne sera pas en paix ». Elle porte le drapeau de Yunguyo (sud-est), une petite ville sur le lac Titicaca et la frontière bolivienne.

Un agriculteur qui cultive des pommes de terre et des tubercules, Antonio Huaman, 45 ans, au visage buriné, d’Andahuaylas, le centre des manifestations de décembre, a juré qu’il n’abandonnerait pas : « Nous voulons la démission de Dina et la dissolution du congrès »

« Nous resterons ici jusqu’aux conséquences finales. Nous sommes les combattants des Chanca (ethnie Apurimac) », a-t-il dit, la feuille de cacao qu’il transporte dans un petit sac en plastique : « La feuille nous donne la force de continuer le combat « .

La plupart des manifestants se sont dispersés vers 20 heures

Des affrontements – jets de pierres et gaz lacrymogènes – ont eu lieu dans l’après-midi et dans la soirée.

Bien que la violence ait été moindre qu’avant, les groupes ont continué à se battre, brûlant des poubelles et lançant des canons dans le centre-ville vers 21 heures.

Plusieurs personnes ont été interpellées, selon des journalistes de l’AFP.

Les manifestations de jeudi à Lima par des habitants des Andes ont fait 38 blessés, dont des policiers, selon le ministère de l’Intérieur.

« La lutte continuera dans toutes les régions jusqu’à la démission de Boluarte et jusqu’à ce que d’autres revendications soient satisfaites : les élections de cette année et le référendum sur le Conseil de ratification », a déclaré à l’AFP Geronimo Lopez, secrétaire général de l’Union générale des travailleurs du Pérou. (CGTP).

La violence au Pérou a fait 45 morts depuis le 7 décembre. Ils ont éclaté après la destitution et l’arrestation du président de gauche Pedro Castillo, accusé d’avoir tenté un coup d’État pour dissoudre le Parlement et l’évincer du pouvoir.

À Lire  Locha : petits trésors cachés de Locho

Jeudi soir, la présidente Dina Boluarte a de nouveau appelé pour éteindre la télévision.

« Peuple péruvien, ceux qui veulent travailler pour la paix (…) et ceux qui protestent : je ne me lasserai jamais d’appeler à un bon dialogue, et de leur dire que le pays a besoin de solutions pour l’eau, la santé, l’éducation. des fermes, du bétail, de nombreux ponts, de nombreuses routes… »

Mais elle a également menacé ceux « qui créent des actes de violence », promettant « la persévérance ».

L’aéroport de Cuzco, la capitale touristique du pays, a rouvert à midi, mais le train vers le célèbre site du Machu Picchu est resté suspendu.

Au moins 300 touristes étrangers et locaux sont coincés dans la région, le train est le seul moyen de se rendre à l’or Inca. En décembre, des touristes ont également été piégés sur le site avant d’être évacués.

« Nous ne savons pas si un train viendra nous chercher, tous les touristes ici font la queue pour s’inscrire » pour nous évacuer, a déclaré à l’AFP le touriste chilien Alem Lopez.

Cette tension est aussi le reflet du grand conflit entre la capitale et les régions pauvres qui ont soutenu le président Castillo, d’origine américaine, et qui ont vu dans son élection une revanche sur le mépris de Lima.

Élue sur le même ticket présidentiel en 2021, Mme. Boluarte, vice-président M. Les militants la voient comme une « traître ».