Phoenix Houses : « Il y a un trou dans notre jardin et…

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La faillite de Geoxia entraîne l’interruption des chantiers de construction de pavillons et laisse les acheteurs dans la crainte, qui pointent également des retards et des malfaçons.

Une maison de phénix ou de castor, un toit au-dessus de la tête, pas de loyer ni de voisin, un bout de jardin pour les enfants et des barbecues le dimanche. C’était le rêve de crédit des propriétaires simples pour presque tous les budgets. Le début ou la fin d’une vie de famille. Rencontre avec les clients du groupe Geoxia, pour qui tout est tombé en place. Lorsque les murs sont debout, parfois avec un toit, l’aventure de la maison s’arrête là.

« A chaque fois il y avait un prétexte pour changer la date de construction », Emilie Beaufils, 35 ans, secrétaire, Clisson (Loire-Atlantique)

« Nous avons choisi notre maison Phénix pour la rapidité de construction, ce ne sont pas des parpaings, mais des dalles de béton montées sur une structure métallique, à la manière d’un ensemble Lego. Et aussi pour son prix. On ne roule pas sur l’or, les Maisons Phénix, ce sont des habitants aux moyens modestes, cela nous coûte 135 000 euros pour 112 m² habitables, nous avons trois enfants, nous avons besoin d’espace pour accueillir tout le petit monde.

Tout allait bien jusqu’à ce que nous posions des questions sur la cuisine équipée. Dans le séjour cuisine ouverte, quand on met la cuisine, on ne met plus le canapé. Il ne faisait que 30 m². Nous avons dû déménager la cuisine dans la buanderie. Pendant le confinement on s’est dit qu’on voulait une vraie cuisine, dans une extension. Nous nous sommes tournés vers Phénix Evolution, filiale de Geoxia. Nous pensions qu’ils connaissaient leurs maisons.

Les travaux d’extension devraient débuter en septembre 2021. Nous avons payé 16 000 euros sur les 57 000 euros du devis. Mais en septembre, le chantier nous a appelés pour nous dire qu’il n’avait pas de maçon, que les travaux commenceraient en octobre. À chaque fois, il y avait une excuse pour déplacer la date de construction, qui n’a jamais commencé. Ceux qui construisent ont de la chance, ils ont une garantie pour la livraison de la maison, que nous n’avons pas pour une extension. Nous sommes dans le chou, et notre argent avec.

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« Il reste tout le deuxième ouvrage [à terminer], celui qui coûte le plus », Julien Thompson, 27 ans, ingénieur en informatique, Nantes (Loire-Atlantique)

« Pour des jeunes comme moi, l’ancien n’est pas accessible, c’est pour ça qu’on a voulu construire, avec mon compagnon. On a signé en janvier 2021 pour une maison de 130 m², pour 185 000 euros. trois maîtres d’œuvre différents. Nous avons dû multiplier les demandes de permis de construire, car leur bureau d’études faisait erreur sur erreur. En juillet 2021, une entreprise atterrit sur le terrain : ce que nous voulions ne correspondait pas du tout à son plan et à ce qu’il est sur le point de creuser Arrêt immédiat du chantier, et quatre mois de retard au démarrage.

Jusqu’à présent, nous avons débloqué 80 000 euros, et nous avons une maison avec trois semaines de travaux, des murs, un toit, sans gouttières et une mauvaise fabrication. Il reste tous les travaux de démolition, la menuiserie, les sols, les plaques de plâtre, le système électrique, la pompe à chaleur qui est la plus chère. Depuis janvier, plus personne ne s’est rendu sur le chantier, l’entreprise est en conflit avec les sous-traitants, qui ne sont pas payés depuis un an. Pour l’instant, nous avons reçu des emails automatiques d’Imhotep, notre garant, avec un lien vers une plateforme pour consolider tous les documents clients. Nous avons tout, mais nous nous demandons à quelle vitesse et à quel prix nous aurons notre maison. Nous pouvons facturer jusqu’à 5% de plus sur notre site selon notre contrat. Nous avons été obligés de quitter notre location pour créer un fonds d’urgence. Notre famille nous accueille avec amour. »

« On a un trou dans notre pays et un trou dans notre budget », François Pain, 44 ans, designer industriel (Yvelines)

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« Il y a deux ans et demi, nous avons signé un contrat avec Maison Familial, une maison de 214 m² dans un village des Yvelines, pour 280 000 euros. On nous a refusé le permis de construire parce que personne n’avait lu les documents du plan d’urbanisme. Entre les deux, le coefficient d’occupation du sol a changé, il a été divisé par deux, ce qui nous a obligés à passer d’une maison à un étage à une maison à deux étages. Puis j’ai découvert dans le document de risques géologiques qu’une coulée de boue a traversé tout mon terrain, et qu’il faut surélever la maison avec des blocs de béton, ce qui nécessite une modification du permis de construire.

Un mois avant le placement et le receveur, Geoxia m’a annoncé que le chantier allait démarrer et a demandé l’appel de fonds. Je me suis dit, super. J’ai attendu que la pelleteuse soit au sol pour débloquer l’argent. Il creusait pour les fondations et il m’a dit qu’il n’avait pas de bon de commande. Je lui ai demandé de tout arrêter. Nous avons donc un trou dans notre pays, et un trou dans notre budget, de 43 000 euros, un montant qui aurait dû être utilisé pour les fondations, le vide sanitaire et le rez-de-chaussée. Habituellement, le garant prouve un autre fabricant, ou nous transfère les 43 000 euros si nous passons par quelqu’un d’autre. Nous avions fait un devis, il y aura un surcoût de 40 000 euros, dû aux coûts matériels massifs. Nous avons rendez-vous avec notre banque pour voir si elle nous suivra. Si Geoxia avait bien fait son travail, notre maison aurait été incluse dans nos prix.