Pizzas de Buiton contaminées : l’avocat des familles des victimes dénonce le « manque total de sincérité » de Nest

Written By Sara Rosso

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Me Pierre Debuisson, qui défend des dizaines de familles d’enfants touchées par une contamination liée à la consommation de pizzas surgelées Buitoni, répond ce mardi à l’interview accordée au Figaro par le PDG de Nestlé France, où il présente ses « excuses ».

Les familles d’enfants touchés par une contamination liée à la consommation de pizzas surgelées Buitoni « ne sont pas dupes du manque total de sincérité du groupe Nestlé », a estimé sur franceinfo Me Pierre Debuisson. L’avocat, qui défend des dizaines de ces familles, dont les familles de deux enfants décédés, a répondu mardi à l’interview accordée au Figaro par le PDG de Nestlé France. Dans cette interview, Christophe Cornu présente, entre autres, ses « excuses ». Une information judiciaire a été ouverte dans cette affaire, notamment pour homicide.

Depuis la publication de cet entretien, vous avez été en contact avec les familles des victimes. Que t’ont-ils dit?

Me Pierre Debuisson : Les excuses c’est bien, mais c’est un peu tard. Les premiers cas de contamination sont apparus début janvier. Ces excuses arrivent six mois plus tard. Visiblement, les familles sont en colère, car elles ne sont pas dupes du manque total de sincérité et de spontanéité du groupe Nestlé et considèrent cela comme un coup marketing visant plus les consommateurs français que les victimes d’ok, Nestlé les avait déjà contactés. , qui leur avait proposé des bons d’achat allant jusqu’à 20 euros, totalement déplacés et ridicules pour compenser d’énormes dégâts.

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Dans cet entretien, le patron de Nestlé France annonce la création d’un fonds de soutien aux victimes. Cela risque-t-il de les apaiser ?

Le fonds de soutien est le même que les bons de 20 euros offerts aux familles, ce n’est pas acceptable. Des parents ont perdu des enfants ou des parents ont des enfants qui ne marcheront plus, ne parleront plus, ce qui aura des conséquences à vie. Ce comportement n’est pas digne d’un grand groupe agro-industriel qui se veut avant tout soucieux de protéger la santé des consommateurs.

Selon vous, que faudrait-il pour que Nestlé France se montre « digne » dans cette affaire ?

La dignité commence par la reconnaissance immédiate des faits, pas six mois de retard, lorsque les enfants sont par terre, lorsque les enfants meurent. Nous n’attendons pas non plus six mois avant de présenter des excuses indirectes. Quand on en est digne, on n’économise pas sur la santé des consommateurs. Vous avez tous vu l’état d’hygiène déplorable à l’usine de Caudry, si déplorable que l’officier du Nord a été obligé de la fermer car il y avait des rats, il y avait des mouches sur la chaîne de production, etc. Non, il n’y a pas de dignité à vouloir encore une fois à tout prix réduire les coûts, limiter les capacités de gestion de la santé, toujours dans une logique capitaliste et au détriment de la santé des consommateurs.

La dignité passe par la protection de la santé des consommateurs, et Nestlé n’en est pas à son premier coup d’éclat. Il y en aura probablement d’autres, et ce qui est important aujourd’hui, c’est qu’il y ait une prise de conscience au niveau national, au niveau européen, qu’il faut plus de contrôles et qu’il ne reste pas à ces grands groupes eux-mêmes leurs contrôles internes qui échouent complètement ainsi . cas révélé.

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Le PDG de Nestlé France ne dévoile pas de montant pour le fonds d’aide aux victimes qu’il annonce la création. Combien serait suffisant ?

Il n’y a aucune somme qui puisse venir restaurer l’énorme préjugé moral des parents dont les enfants sont décédés, et d’ailleurs ces parents n’attendent pas d’argent. Ce qu’ils veulent, c’est que cette situation ne se reproduise plus jamais, tout faire pour que Nestlé ne soit plus, comme en 2009, comme en 2022, à l’origine une très grave contamination des consommateurs. Ce qu’il faut, ce n’est pas seulement un article dans le Figaro du PDG de Nestlé, c’est une prise de conscience sérieuse, avérée, réelle, permanente qui protégera définitivement la santé des consommateurs. Malheureusement, ces éléments, ce silence assourdissant de Nestlé pendant six mois, puis cette sortie, qui n’est rien d’autre qu’une sortie sur le fond stratégique nullement sincère, ne sont pas de nature à nous rassurer sur l’avenir de la situation.