La Commission européenne a demandé mercredi l’interdiction de la vente des versions aromatisées de ces sticks qui concurrencent aujourd’hui les cigarettes électroniques.
Va-t-on vers la fin d’un certain âge d’or du tabac chauffé ? La Commission européenne a proposé mercredi d’interdire la vente des versions aromatisées du « tabac chauffé » commercialisé sous forme de stick pour concurrencer les cigarettes électroniques, dans les 27 pays de l’UE.
>> Japon, Canada, Nouvelle-Zélande : des initiatives contre le tabagisme
Cette proposition ne concerne pas les cigarettes électroniques et les e-liquides, a précisé un porte-parole de l’exécutif européen. Il vise un nouveau type de produit qui, lorsqu’il est « chauffé » et inhalé, est susceptible d’être nocif pour la santé, a-t-il expliqué. Concrètement, ce produit, qui ressemble à une cigarette électronique, mais qui n’en est pas, est apparu il y a 5 ans. À l’intérieur d’une boîte en plastique, le tabac est chauffé au lieu d’être brûlé.
Mais la Commission note que le « chauffage » vise néanmoins à libérer de la nicotine, provoquant l’émission d’autres produits chimiques potentiellement nocifs pour la santé. L’idée est donc d’introduire une législation plus stricte dans les États membres pour décourager cette nouvelle forme de tabagisme.
Contrairement aux cigarettes classiques, jusqu’à présent, les arômes étaient autorisés pour le tabac chauffé. Et cela a attiré de nombreux fumeurs : les ventes ont explosé en France (+ 406 %) entre 2018 et 2020. C’est également à cette époque que Léo découvre le « tabac chauffé », lors d’un voyage en Pologne. Depuis, il en consomme tous les jours, et notamment sa saveur « préférée » le menthol.
« J’ai pu ressentir des changements dans mon corps, notamment beaucoup plus de respiration quand je fais de l’exercice, beaucoup plus d’endurance, tout en ayant toujours cette dose quotidienne de nicotine qui aide à réduire les moments stressants au travail. C’est vrai que si cette saveur mentholée est interdite dans le l’Union européenne, ça pourrait me poser problème, car c’est l’un des seuls substituts vraiment efficaces que j’ai trouvé au tabac », explique-t-il.
Pas de cendre, pas d’odeur de fumée : on comprend que le tabac chauffé et ses arômes aient tapé dans l’œil de nombreux fumeurs. Cependant, il faut être prudent, selon le professeur Dautzenberg, pneumologue à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris : « Le tabac chauffé reste un produit du tabac presque aussi toxique, probablement. Donc les arômes peuvent être interdits dans ces produits, si la Commission est suivi dans ses demandes. Ce serait une bonne chose puisque ce sont des produits pour attirer les fumeurs. Et vous n’exigez pas d’arômes dans le tabac autres que l’arôme d’origine », a-t-il déclaré.
Une interdiction des saveurs serait un vrai frein pour un géant comme Philip Morris, par exemple. Sa marque de tabac chauffé est aujourd’hui la troisième au monde dans les pays où elle est commercialisée.