L’accès aux préservatifs masculins sera gratuit en pharmacie pour les 18-25 ans à partir du 1er janvier, a annoncé jeudi Emmanuel Macron, dans un contexte de recrudescence des infections sexuellement transmissibles.
« En pharmacie, les préservatifs seront gratuits pour les 18-25 ans. Cela va commencer le 1er janvier. C’est une petite révolution dans la prévention », a annoncé le président de la République lors d’une séance du Conseil national de refondation (CNR) consacrée à la santé des jeunes, à Fontaine-le-Comte près de Poitiers (Vienne).
Le coût de cette mesure n’a pas été quantifié à ce stade.
Depuis décembre 2018, pour lutter contre le sida et les infections sexuellement transmissibles (IST), les préservatifs sont déjà remboursés par la Sécurité sociale sur ordonnance d’un médecin ou d’une sage-femme.
Mais ce dispositif est encore méconnu : seuls 21 % des mineurs et 29 % des 18-24 ans en ont connaissance, selon l’Elysée.
Or, le nombre d’infections sexuellement transmissibles (IST), notamment la chlamydia et le gonocoque, augmente chez les jeunes, notamment chez les hommes de 15 à 29 ans (+45% entre 2017 et 2019), selon les données de la présidence. . En 2021, le nombre de nouveaux diagnostics de VIH a également stagné autour de 5 000.
D’ici 2030, l’objectif est : « zéro nouvelle infection » par le VIH et l’élimination des IST « comme problèmes majeurs de santé publique », selon les objectifs fixés lors du précédent quinquennat d’Emmanuel Macron.
– Papillomavirus –
Parmi les autres avancées nécessaires concernant la « santé sexuelle des jeunes », le chef de l’Etat a évoqué la vaccination des adolescents – filles et garçons – contre les infections à papillomavirus, liées à l’apparition de divers cancers, notamment de l’utérus. Ceci pourrez vous intéresser : Dépression : cette vitamine peut réduire l’anxiété.
« C’est un super travail d’information. Il faut le rendre à l’école, il faut le multiplier et on va faire cet investissement », a-t-il admis.
« Cela n’exclut pas qu’on aille vers la vaccination obligatoire quand tout cela est installé et qu’on a les recommandations appropriées », ont insisté les scientifiques.
En France métropolitaine, la couverture vaccinale des adolescentes de 15 à 18 ans contre ces infections est estimée à 43,6 %, selon une étude de l’Agence française de santé publique publiée fin novembre. C’est « loin de l’objectif de 60% » du plan cancer 2014-2019, note le SPF. Le chiffre tombe également à moins de 10% chez les jeunes hommes, a relevé Emmanuel Macron.
Lors de ce CNR qui réunissait professionnels et associations, les participants ont appelé à une campagne nationale de vaccination à destination des adolescents et de leurs parents.
En ce qui concerne l’éducation sexuelle, « nous ne sommes pas bons dans cette matière. La réalité est très, très loin de la théorie. Nous devons réformer beaucoup mieux nos professeurs, (…) nous devons sensibiliser », a fait valoir l’aucun Etat
Le budget de la Sécurité sociale, approuvé la semaine dernière par le Parlement, prévoit également une contraception d’urgence gratuite pour toutes les femmes, sans prescription médicale. Elle prévoit également de rendre possible sans ordonnance le dépistage de certaines infections sexuellement transmissibles pour tous et gratuitement pour les moins de 26 ans.
– Suicide des jeunes –
Le président s’est aussi longuement entretenu, à bord d’un bus qui traverse le département de la Vienne pour rencontrer des adolescents, avec des spécialistes en pédopsychiatrie sur le thème du suicide chez les jeunes. Voir l’article : Coup de chaleur : brûlures cutanées et coup de chaleur, comment protéger son animal lors d’un coup de chaleur ?.
« C’est un phénomène qui nous inquiète beaucoup », explique le professeur Ludovic Gicquel, chef du centre de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’hôpital Laborit de Poitiers.
Dans le département de la Vienne, au moins une dizaine de jeunes se sont suicidés depuis le début de l’année, soit trois ou quatre fois plus que par le passé, a-t-il précisé, relevant la « précarité psychique » des adolescents depuis l’épidémie de Covid-19. et « l’interactivité numérique qui ne les aide pas à trouver en eux-mêmes les ressources pour se calmer ».
Le CNR, lancé par Emmanuel Macron, rassemble élus, professionnels, syndicats et associations pour tenter de réformer la France par la concertation.