Responsable du centre hospitalier de Grasse depuis le 2 janvier – à la place de Walid ben Brahim – Erika Cassan s’est donnée quelques jours pour mesurer son nouvel environnement. Pas géographiquement, car c’est un retour aux sources pour cette Niçoise qui, après avoir débuté il y a près de 30 ans à l’hôpital de Cannes, a parcouru l’Auvergne, la Mayenne et l’Ardèche, où jusqu’à récemment elle dirigeait le CH de Privas.
Non, il s’agit de comprendre les spécificités d’un territoire et d’un site en pleine mutation technique (36 millions d’emplois d’ici 2026). La principale mission en 2023 sera donc de définir au sein de cette nouvelle organisation, et en complément des équipes, le rôle de l’humain, qui est au cœur des projets.
Sa prise de fonction
« J’attache une importance particulière à rencontrer les principaux acteurs hospitaliers, les équipes médicales et paramédicales, les représentants du personnel. Faire découvrir le fonctionnement de l’hôpital dans son environnement, le lien avec les libéraux, les associations, les élus. Ceci pourrez vous intéresser : Rodez : forte augmentation des patients et allongement des délais, conseil hospitalier en cas d’urgence non viable… C’est tout un écosystème que vous il faut s’imprégner et ensuite rentrer dans des sujets importants et importants pour l’avenir Mais le premier pas est avant tout humain Cette semaine j’entame une grande tournée des services à l’écoute des équipes L’hôpital est dans une dynamique, il a une transformation amorcée , mais c’est loin d’être fini. »
Le chantier des urgences
« La première tranche [passage de 980 m2 à 1 850 m2] sera livrée à l’été, pour une pose en fin de saison. On commencera par les calamités et l’imagerie, puis viendront les blocs opératoires [2024-2025]. Cela va bien sûr changer beaucoup de choses. Lire aussi : Puffs : une tendance qui inquiète médecins et parents. Les urgences en sont la vitrine : il est indispensable d’avoir un accueil adapté et facilitant. Mais cela ne s’arrête pas là. Quand on revoit l’architecture, ce n’est jamais une coquille vide, c’est basé sur un projet médical. »
Le projet médico-soignant
« 2023 est un rendez-vous important avec les équipes médicales et soignantes. Nous avons l’ambition de construire un projet qui reflète la pérennité de notre activité. Il y a une phase fondamentale de cadrage : définir ce que l’on veut faire, comment, en quel délai. Et surtout comment vous faites travailler les gens ensemble. Pour la réalisation de ce nouveau bâtiment, nous travaillons à définir de nouvelles organisations. Avec des bâtiments complètement différents, où le parcours du patient sera également ajusté. Le patient est au centre de tout .Notre projet médical est basé sur les besoins de soins, dans un territoire à grande aire d’influence, qui compte plus de 200 000 personnes, même dans le Var. A voir aussi : Grève des médecins généralistes : « C’est très difficile »… les hôpitaux débordés…. La direction précédente a beaucoup investi dans la création de liens. Le sujet me tient à cœur. C’est dans l’ADN de notre hôpital, de par sa taille, sa situation géographique, d’être ouvert sur son environnement. Tous ces patients doivent les toucher. Car le réflexe d’une personne isolée, c’est abandonner le traitement. Et c’est le pire. »
Les axes de développement
« Je souhaite développer davantage la chirurgie ambulatoire, l’ophtalmologie, l’ORL, la dermatologie, où les délais d’attente sont considérables. Ce n’est pas limitatif : je pense aussi à l’endocrinologie, la néphrologie, la diabétologie, des sujets qui concernent beaucoup notre territoire, avec une population. Ensuite il y a l’accueil téléphonique, une catastrophe. On valorise l’accueil d’urgence, il faut aussi valoriser l’accueil physique et téléphonique. Le premier se dégrade actuellement à cause des travaux, mais on a des gens très engagés et à l’écoute. Par contre, la norme doit absolument et urgemment être améliorée. »
Sortir de la « sinistrose »
« Pour que le projet marche, il faut le soutien des équipes. Et c’est vrai qu’on peut parler de catastrophe, ces dernières années. Pour y remédier, je pense qu’il faut déjà arrêter de penser à parler de ce qui ne va pas mais aussi ce qui va bien. Nous avons des équipes exceptionnelles, aussi bien à Grasse qu’ailleurs, nous pratiquons une médecine de qualité et nous devons être fiers de le dire. Ces équipes doivent être valorisées, rendues visibles. Oui, il y a des problèmes, des crises professionnelles, marquées par des la crise sanitaire. Il y a aussi l’évolution de la société, la notion de qualité de vie au travail, de qualité de vie en général, a pris le dessus sur un engagement professionnel peut-être trop important. Le travail c’est surtout pas bien. Il faut trouver le juste équilibre. Beaucoup de choses ont déjà été faites à Grasse et je pense que nous sommes en avance sur cet axe. Il va falloir consolider cela et cela fera partie du plan d’action qui sera validé avec nos partenaires sociaux. les partenaires. »