Obtenir une carte grise, consulter son compte bancaire, consulter son remboursement Sécurité Sociale, réserver un billet de train, déclarer ses impôts… De nombreuses démarches se font en ligne. Les dernières étapes de la grande dématérialisation en cours ont été annoncées en juillet dernier : en 2023, le cachet rouge (courrier primaire) sera remplacé par un e-mail numérique rouge envoyé via internet ; la version en ligne du timbre vert, facultative (maintenant ?), sera lancée et la carte d’identité numérique (facultative) prendra en charge la carte plastique (lire notre encadré). Les autorités, en la promouvant, confirment la modernité et son efficacité : apporter un timbre sans passer par la poste ; processus de gestion ou de transaction plus rapide et plus sécurisé. Mais au fur et à mesure que la numérisation progresse, elle laisse derrière elle de nombreuses personnes qui ne savent pas ou ne savent pas (ou ne savent pas) utiliser Internet.
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Absence de réponse
Sur le site Notretemps.com, des commentaires montrent la colère des internautes. « La relation avec l’administration devient cruelle, Robert est pris par cœur. A voir aussi : Céline, essai gratuit. Tu n’as aucun moyen de parler à qui que ce soit, c’est un rêve ! Quand j’ai demandé une pension de réversion, j’ai pleuré. Jean-Paul fume aussi : « Tu ‘faut’ avoir un téléphone portable, sinon tu n’existes pas. Que ce soit dans la direction ou dans les sociétés commerciales, quand comprendras-tu que tu ne peux pas avoir le choix – c’est mon cas – ou par obligation si vous habitez dans une zone blanche ? » Et Cathy d’ajouter : « Où va l’argent de nos impôts ? » Il n’y a plus d’intermédiaires dans la direction et l’obligation de s’équiper, d’utiliser du matériel acheté avec son propre argent. Des progrès à long terme, mais lents, pensant plus à « tomber »…
Défenseur des droits, Claire Hédon, libérée le 5 juillet 2022. Sur les 115 000 plaintes enregistrées en 2021 par l’organisme indépendant, plus de 90 000 dossiers sont liés à cela. diriger. Une augmentation de 18,6% par rapport à 2020, ce qui est sans précédent. Parmi les « obstacles qui alimentent les sentiments de dépression et de méfiance à l’égard des institutions publiques », figurent le manque de réponses et les délais de réponses qui sont passés.
Quoi de plus décevant, en effet, qu’une demande restée lettre morte auprès de la région, de la Caisse de retraite ou de Pôle emploi ? Et pourtant, ces deux raisons font partie de celles que le Défenseur des droits évoque souvent aux personnes qui se sentent victimisées. « Outre la fatigue et l’épuisement qui viennent, [les usagers] peuvent se retrouver privés de ressources, de logement, de certificats de résidence », déplore-t-il.
Ruptures de droits
Parmi les critiques des usagers figure également l’obligation de faire un rendez-vous via Internet déterminé par de nombreux services pour renouveler la carte d’identité, le passeport, déposer une demande d’aide sociale… Cependant, de nombreuses plaintes font état du manque de créneaux horaires suffisants. entraînant parfois une violation du droit d’auteur. Ceci pourrez vous intéresser : Kindle Scribe : Amazon tourne la page et prend des notes avec…. Face à ce constat, Claire Hédon préconise d’autres méthodes comme le retour de l’accueil physique et téléphonique ou inégal… du courrier postal.
Le communiqué dénonce également le nouveau rôle de l’opérateur qui est contraint « d’effectuer des tâches qui incombaient autrefois à la direction ». Et pour cela, c’est à lui de s’équiper d’un ordinateur et d’enseigner à l’usage du numérique. S’il rencontre un problème ou que sa situation ne rentre pas dans le cadre, c’est à lui de trouver une solution ! « Pour ceux qui ne peuvent pas le faire, l’avortement forcé est une forme de maltraitance institutionnelle », poursuit le Défenseur des droits. Actuellement présents dans 800 lieux d’accueil, les 515 délégués locaux* du Défenseur des droits sont souvent le dernier recours des usagers démunis. Claire Hédon l’appelle « remettre l’homme dans la machine ». Sur Notretemps.com, Alicia ne peut qu’écrire : « Sait-on que, petit à petit, on élimine le travail humain et on remplace tout par des robots ? »
*La liste est disponible sur simple demande par voie postale : Défenseur des droits, Réponse gratuite 71120, 75342 Paris Cedex 07. Mais aussi par téléphone au 09 69 39 00 00 et sur internet : defenseurdesdroits.fr/fr/saisir/delegues
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Timbre et carte d’identité: mode d’emploi
L’achat d’un timbre numérique pour adresser votre courrier sera possible en 2023 grâce à l’application La Poste : un code unique et sécurisé à huit caractères que vous recopiez dans votre enveloppe, à la place du timbre, avant de l’envoyer. Ce timbre numérique à 1,16 € (le prix d’un timbre vert) commence uniquement par des lettres vertes françaises pesant moins de 20 grammes. Le cachet rouge disparaît au profit d’un dispositif combiné : vous devrez envoyer votre document sur le site Laposte. Sur le même sujet : Ouverture d’une phase d’approfondissement dans le cadre du projet….fr ou depuis un guichet postal. Le document sera imprimé dans l’agence la plus proche du destinataire et distribué sous enveloppe le lendemain.
La carte d’identité numérique remplacera la version plastique à partir du premier trimestre 2023. On le retrouvera dans l’application French Identity qui porte les informations contenues dans la puce NFC de la carte d’identité, à l’exception des empreintes digitales. Une fois votre compte créé, vous recevrez un code à six chiffres pour activer votre identité numérique en cas de besoin, à l’aide de votre smartphone. Dans un premier temps, il servira de document à usage unique (location d’un appartement par exemple), pour justifier de votre âge, pour faire une procuration, pour accéder à votre dossier médical partagé ou pour récupérer un colis. Mais cela ne fonctionnera pas pendant la surveillance policière…