Le grand spécialiste américain des semi-conducteurs de smartphones prend une place croissante dans le monde automobile. Une percée décrite lors de sa journée des investisseurs pour la branche auto, à laquelle nous avons assistée à New York. L’occasion de mieux comprendre la voiture de demain.
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Nicolas Valeano
La puce du châssis Qualcomm Snapdragon peut gérer l’infodivertissement, la connectivité et l’assistance au conducteur.
Les voitures seront soit des objets de haute technologie, soit elles ne le seront pas. « L’électricité est l’accélérateur de cette transformation », explique Nakul Duggal, en charge de l’activité automobile de Qualcomm. Infodivertissement, instrumentation numérique, connectivité 4/5G et cloud, C-V2X (communication entre véhicules), positionnement GNSS (avec certains réseaux satellitaires), aides à la conduite (ADAS), voire conduite autonome : autant de fonctionnalités qui seront intégrées au véhicules , nécessite une immense capacité de calcul et de gestion des affichages graphiques (CPU et GPU) dans un supercalculateur embarqué. C’est ce que propose Qualcomm, avec ce qu’il appelle son Snapdragon Digital Chassis. Ce dernier totalise pas moins de 31 milliards de dollars de commandes auprès d’une liste impressionnante de fabricants de tous horizons. Parmi eux se trouve Stellantis, qui l’adoptera à partir de 2024. Dans un message vidéo diffusé lors de l’événement new-yorkais, Carlos Tavares utilise une métaphore sportive pour expliquer comment « Muflier nous donne le cheval dont nous avons besoin pour gagner la course ».
Nakul Duggal, responsable de l’activité automobile de Qualcomm, lors de la Journée des investisseurs à New York.
La nouvelle Mercedes Classe E, Qualcomm inside
GM adopte également cette solution, inaugurée avec la Cadillac Lyriq, 100 % électrique et 100 % basée sur le châssis numérique de Qualcomm. Voir l’article : Auto-in business : Vendez rapidement votre voiture à un professionnel. Mais d’autres marques font de même, comme Renault, Honda, BYD, Great Wall ou Volvo, y compris celles qui ont adopté le système d’exploitation automobile Android de Google.
Une capacité de calcul phénoménale est concentrée dans un boîtier ultra-compact.
Parmi les annonces de cet événement, le partenariat renforcé avec Mercedes-Benz se concrétisera à partir de 2023 avec le lancement de la nouvelle génération de la Classe E. La voiture sera équipée du cockpit numérique avec intelligence artificielle, ainsi que de la télématique Snapdragon.
Du smartphone à l’automobile
Quant à la partie conduite autonome, le travail de développement de la conduite de niveau 3 avec BMW pour la Neue Klasse (2025) servira de référence à Qualcomm pour les futurs développements dans ce domaine ; Des avancées qui peuvent ensuite être appliquées à d’autres fabricants. L’entreprise de San Diego (Californie) est également fournisseur de Cariad, la branche logicielle spécialisée du groupe Volkswagen, et le Snapdragon sera à la base du système, qui s’appellera la future berline électrique Trinity de VW. Lire aussi : Champion de moto de descente. La société a également annoncé une collaboration avec le système d’exploitation Red Hat, fonctionnant en open contribution (open source) et basé sur Linux, notamment connu pour sa sécurité opérationnelle. Un aspect fondamental lorsqu’il s’agit de systèmes embarqués.
La Cadillac Lyriq, entièrement basée sur le châssis Snapdragon, sortira l’année prochaine.
Qualcomm fait partie des géants des semi-conducteurs, notamment pour le marché des smartphones, où ses Snapdragon sont encensés. Cependant, il n’en va pas de même pour concevoir des puces installées dans des voitures. Il faut composer avec des contraintes thermiques, mais aussi avec une durée de vie beaucoup plus longue et une complexité à gérer les différents logiciels embarqués, notamment pour les ADAS. Qualcomm fournit aux constructeurs des modems embarqués depuis une vingtaine d’années et compte ainsi plus de 250 millions de voitures en circulation. Mais sa place sur le marché des puces électroniques embarquées pour automobiles reste pour l’instant en retrait de celle de géants comme NXP, Renesas ou Infineon. Sur ce marché, il y a aussi des spécialistes comme Nvidia, du monde des jeux vidéo. Ce dernier vient de présenter son Drive Thor, un supercalculateur intégré dédié à l’aide à la conduite et à l’infodivertissement.
Tous les écrans et leurs animations graphiques sont gérés par le même ordinateur.