La société new-yorkaise CB Insights classe chaque année les 50 insurtechs mondiales les plus prometteuses de l’époque. Cette décision de 2022 vise à faire la part belle à la néo-assurance « qui utilise la technologie pour améliorer tous les aspects de la chaîne de valeur de l’assurance – de l’acquisition client à la souscription, en passant par la gestion – et ce pour différents produits d’assurance ».
Alan, la pépite tricolore
Parmi les heureux élus, l’écosystème insurtech tricolore peut se targuer de placer trois petites ramifications : Alan, Shift Technology, Akur8 et Descartes Underwriting. On ne veut plus présenter le premier, Alan, une assurance santé 100% digitale, qui a levé 183 millions d’euros (série E) en mai pour améliorer le panel technologique et espérer atteindre les 3 millions d’utilisateurs en 2025.
Pour voir la valeur de cette collecte, on peut retenir qu’elle correspond au montant de toutes les assurtechs françaises levées en 2020. Et pour mieux comprendre le poids d’Alan, il faut rappeler que la startup avait déjà signé un revenu annuel record. Voir l’article : Assurance : Axa n’a pas à payer les restaurants fermés pendant une crise sanitaire. 2021, avec 185 millions d’euros (série D). Il y a donc fort à parier qu’Alan se succèdera sur la première marche du record de l’exercice en cours.
Selon CB Insight, le montant total levé par Alan atteindrait, à ce jour, 556 millions d’euros. Cela placerait notre licorne au bas du podium de l’insurtech avec le plus d’argent, derrière deux assureurs américains : Collective Health (santé) et Next Insurance (assurance professionnelle). Tout en haut, on retrouve l’allemand WeFox, qui a réalisé l’an dernier une énorme levée de fonds de 650 millions d’euros.
Shift Technology, Akur8 et Descartes Underwritting
Notre autre pépite française, Shift Technology, arrive à la 13e place sur 50 en termes d’investissement (320 millions d’euros). Il faut dire que ce premier inconnu du public a réalisé la deuxième plus grosse opération en 2021, derrière Alan, avec 183 millions d’euros en série D. Ceci pourrez vous intéresser : Trottinettes électriques : immatriculation bientôt obligatoire ?.
Pour mémoire, les deux « néos » sont généralement consécutifs en termes de performances : ils ont tous les deux dépassé le milliard de dollars en valeur l’an dernier, à quelques jours d’intervalle. La licorne French tech de 13 ans se développe dans le secteur B2B, en apportant un support technologique aux assureurs, qui leur permet de mieux identifier les sinistres fraudes, grâce à une combinaison de données abondantes.
Le troisième moteur de l’écosystème français de l’insurtech, Akur8, est également spécialisé dans la prestation de services aux assureurs, et notamment aux informateurs, en apportant des solutions facilitant le travail des prix dans les secteurs IARD (incendie, accident, etc.). Spécialisée dans la modélisation des risques, la société, fondée en 2018, travaille déjà avec AXA, mais aussi avec d’autres grandes assurtechs françaises, comme Luko.
Enfin, le quatrième acteur français s’est également lancé dans la modélisation du plus grand risque du futur : la crise climatique. En début d’année, Descartes Underwriting, un jeune entrepreneur francilien, avait levé 120 millions d’euros, mais comptait déjà la Nasa parmi ses partenaires, après avoir été placé par l’Agence spatiale européenne.
La France : troisième place-forte de la néossurance mondiale
Grâce à ces quatre sociétés de suivi, la France place quatre compagnies d’assurance dans ce top 50. Rappelons qu’après un premier trimestre décevant outre-Atlantique, les assurtechs françaises affichent actuellement des résultats encourageants. Sur le même sujet : Un seul colocataire a une assurance, est-ce suffisant ? | L’immobilier par SeLoger. Pour mieux appréhender le marché tricolore de la néo-assurance à l’échelle mondiale, on constate que la France est le troisième pays à placer le plus de noms dans le classement CB Insight. Cependant, ce dernier est toujours dominé par les États-Unis, qui contrôlent plus de la moitié des sites (31), qui viennent ensuite, devant la France, le Royaume-Uni, avec cinq insurtech.

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