Écrit par Redação le lundi 16 janvier 2023 à 13:39 | je l’ai lu 372 fois
Agir vite pour améliorer la qualité de l’air
Malgré des résultats encourageants, avec une baisse régulière des concentrations annuelles moyennes de dioxyde de soufre, de dioxyde d’azote et de particules fines depuis 2006, la pollution de l’air reste un problème majeur de santé publique, de même que le cas de l’ozone dont les concentrations restent stables. La forte baisse des émissions rejetées dans l’atmosphère n’a pas réussi à descendre, dans les délais, en dessous des valeurs limites exigées par l’Union européenne pour la protection de la santé, ce qui a conduit la Cour de justice de l’Union européenne à engager deux poursuites contre la France. . Il est donc important d’accélérer les mesures visant à réduire les niveaux de pollution de l’air, pas seulement les pics mais surtout la pollution de fond, qui est essentiellement celle qui est nocive pour la santé. Concernant la qualité de l’air intérieur, les études menées montrent la nécessité de réduire les niveaux d’exposition aux polluants dans les lieux collectifs accueillant des enfants. La campagne de l’Observatoire national de la qualité de l’air intérieur menée en 2013-2017 dans un échantillon représentatif de 301 écoles maternelles et primaires a révélé notamment des concentrations dépassant les valeurs réglementaires de référence pour le formaldéhyde (17 % des mesures), le benzène (14 % des mesures) et les particules PM2,5 (96 % des mesures). Parallèlement, les mesures de CO2, indicateur du renouvellement d’air dans les établissements, révèlent que 84 % des écoles primaires et 51 % des crèches disposent d’au moins une salle de classe à haut confinement d’air. A voir aussi : Phobie : définition, causes, symptômes, traitement. A ce sujet, le HCSP a rendu des avis sur les valeurs d’aide à la maîtrise des polluants de l’air intérieur et sur l’aération, la ventilation et la mesure du CO2 dans les établissements recevant du public sensible. Ils ont servi de base aux décrets et arrêtés sur la surveillance obligatoire de la qualité de l’air intérieur dans les crèches et jardins d’enfants, les centres de loisirs, les écoles primaires, les collèges et les lycées. les undarias, établissements médico-sociaux entrés en vigueur le 1er janvier 2023. Ces actions doivent désormais être renforcées et étendues à des publics supplémentaires.
Renforcer la prise en compte des risques émergents et des expositions multiples aux polluants
L’introduction des risques sanitaires émergents (ondes électromagnétiques, nanotechnologies et perturbateurs endocriniens), comme thème spécifique des PNSE 2 et 3, marque une grande avancée des politiques santé-environnement. Pour les nanomatériaux, les actions menées ont contribué à l’interdiction du E171 (dioxyde de titane – TiO2) dans les sucreries et les aliments transformés et à la mise en place du système de déclaration obligatoire « R Nano », qui oblige les fabricants, importateurs et distributeurs de plus de 100 g de substances à l’état nanoparticulaire (nanoparticules, nanomatériaux ou nanotechnologies) pour déclarer les quantités produites, importées ou distribuées, un système qui doit être amélioré. Les actions envisagées par la Stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens ont été inscrites dans le cadre du PNSE 3 afin de réduire l’exposition de l’environnement et de la population. La question des effets « cocktails », les mélanges de produits chimiques auxquels tout le monde est exposé, a conduit à l’évaluation de la pénétration de la population par le programme de biosurveillance mené par Santé publique France. Voir l’article : En Gironde il est possible de passer le réveillon de Noël au milieu de…. Les résultats montrent la présence de perturbateurs endocriniens, de pesticides et de métaux comme le cadmium dans l’ensemble de la population, étant bien plus important chez les enfants. Dans le cas des phtalates, 99% des femmes enceintes en France sont imprégnées de ces perturbateurs endocriniens et une étude épidémiologique récente associe cette imprégnation à la prématurité. Les travaux de Santé publique France ont également révélé une baisse de 30 % de la qualité du sperme entre 1989 et 2005, ainsi qu’une augmentation de 1,52 % par an de l’incidence du cancer des testicules et un rôle suspecté des perturbateurs endocriniens. cette photo la perte de contamination de la population devrait se traduire par une réglementation plus stricte, voire l’interdiction de certaines molécules pour réduire l’exposition de la population, notamment dans le cas des femmes enceintes et des enfants.
Pour une Stratégie nationale santé environnement
Dans le cadre de son évaluation des PNSE 1, 2 et 3, le HCSP a formulé 16 recommandations générales qui insistent sur la nécessité de développer les connaissances sur les effets sanitaires et l’évolution de la perception des risques liés à l’environnement. Ces recommandations intègrent à la fois des dimensions politiques et la nécessité de mettre en place une Stratégie nationale santé-environnement interministérielle, donnant force légale et financement dédié aux plans et renforçant la coopération entre les agences. Ils proposent également de donner plus d’importance aux territoires à travers le renforcement des modalités de gouvernance des PRSE (Plans Régionaux Santé Environnement) et des financements qui leur sont associés. Enfin, ils soulignent l’urgence de former les professionnels et de sensibiliser la population aux enjeux santé-environnement avec, entre autres, la création d’une journée nationale santé-environnement. Lire aussi : Crise d’urgence: au moins 31 morts faute de soins dans…. « Le Conselho Superior de Saúde Pública est un organisme indépendant doté de compétences en santé publique, notamment en stratégies environnementales et en réduction des expositions », souligne le Pr. Didier Lepelletier, président du HCSP. « Nous sommes là pour alerter, proposer et accompagner la décision publique en matière de politiques de santé environnementale. Aujourd’hui, les niveaux d’exposition aux polluants et d’imprégnation de la population française sont encore très élevés, il est donc indispensable de les réduire pour éviter les impacts sanitaires à court et long terme. »