Que faire des personnes précaires et sans-abri lorsqu’elles sortent de l’hôpital, une fois soignées, pour qu’elles ne se retrouvent pas brutalement à la rue ? Depuis fin 2022, l’AP-HP met certaines de ses installations à disposition d’associations pour l’hébergement temporaire. Franceinfo a rendu visite à l’un d’entre eux.
« Suivez le guide », lance Patrice, 59 ans, au directeur de l’agence régionale de santé d’Île-de-France. « Bienvenue dans la chambre 113-114, vous verrez, tout le confort y est ! » Depuis deux semaines, comme treize autres personnes, cet ancien chef du nettoyage industriel est accueilli au centre médico-social de l’hôpital Émile-Roux, à Limeil-Brévannes, dans le Val-de-Marne.
Des centres comme celui-ci, l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, en ont ouvert plusieurs depuis la fin de l’année. L’AP-HP a cherché à répondre à une question : que faire des sans-abris et des personnes précaires lorsqu’elles sortent de l’hôpital, une fois soignées, pour qu’elles ne se retrouvent pas brutalement à la rue ? L’établissement a alors décidé de mettre à disposition une partie de ses installations, en partenariat avec des associations. A l’hôpital Émile-Roux, le bâtiment est situé au fond du jardin, dans l’ancienne dépendance du service, qui a été transférée. La Croix-Rouge a été choisie pour gérer le centre.
« J’ai terminé mon traitement. Malheureusement, je me suis retrouvé un peu à la rue », raconte Patrice, hospitalisé pendant quatre mois dans une clinique médicale de l’hôpital Bichat, à Paris. Des places se sont libérées à la dernière minute.
« Ce centre nous permet de rester au chaud, de prendre des repas, d’être soigné, d’être soigné et c’est tout. Nous n’avons rien à redire. »
Votre chambre ne ressemble pas à un hôpital et c’est l’avantage de ce centre. « En regardant les lits et en voyant les meubles et tout, ça ressemble plus à un appartement qu’à un hôpital », raconte le quinquagénaire.
Un sas pour les patients, une façon de libérer des lits pour les hôpitaux
Cet accueil est nécessaire pour ces personnes fragiles, comme un sas, mais il est aussi indispensable pour les hôpitaux qui les reçoivent, parfois pendant plusieurs mois. C’est ce qu’explique Nicolas Revel, directeur général de l’AP-HP : « nous avons une forte pression sur les services médicaux de nos hôpitaux. Voir l’article : JO de Paris 2024 : les Français prévoient de donner aux entraîneurs les moyens « d’enlever les médailles ». L’idée est de libérer des lits qui sont déjà occupés par des patients qui ont eu besoin de beaucoup de soins mais pas plus besoin aujourd’hui, à l’heure où nous avons, dans nos urgences, des patients qui arrivent et qui, eux, ont besoin d’être hospitalisés.
Dans ces centres médico-sociaux, les résidents peuvent bénéficier de soins légers, mais ils n’ont plus besoin d’une présence médicale permanente, contrairement à l’hôpital, explique l’infirmière de la Croix-Rouge : « Nous avons plus de temps pour les relations. . Ils sont libres d’entrer et de sortir du bâtiment, d’en sortir. » Cela permet aussi aux professionnels de mettre en place des activités. « Il peut s’agir d’ateliers thérapeutiques, éducatifs. Pourquoi ne pas jouer aussi ? C’est une vie hors de l’hôpital, dit l’infirmière. À l’hôpital, nous ne faisons pas ce genre de choses. »
Les résidents bénéficient également d’un accompagnement social pour se réinsérer dans la société après leur départ. Au total, 180 emplois seront créés dans les prochaines semaines en Île-de-France. Ces centres devraient rester ouverts jusqu’à fin juin.
L’APHP ouvre des centres médico-sociaux pour accueillir les sans-abri après leur prise en charge – Reportage de Théo Metton-Régimbeau