Annuler son billet de spectacle sans raison : c’est la révolution orchestrée par Ticketmate, nouvelle compagnie d’assurance numérique lancée quelques mois seulement avant la pandémie de Covid-19. Gérald Beyrand, PDG d’insurtech, nous explique le principe de ce nouveau produit.
Comment s’est lancé Ticketmate ?
Au début, nous étions des assureurs pour les spectacles, c’est-à-dire que nous couvrions les organisateurs, les tournois, etc. Mais nous avons constaté que l’offre proposée aux clients était particulièrement décevante : elle générait beaucoup de déception car le processus de remboursement était un vrai frein. Il fallait produire des tonnes de pièces justificatives, attendre six mois pour se voir refuser un remboursement, etc. Ceci pourrez vous intéresser : Trottinette : les règles à connaître avant de l’utiliser. Partant de cette mauvaise image, nous avons voulu en 2019 créer un produit qui récompense tout le monde, avec l’idée que la personne la plus importante, pour un spectacle, est celle qui paie pour être là : elle mérite un service efficace. Nous sommes donc partis avec la volonté d’être flexibles, à savoir offrir la possibilité d’être remboursé avec ou sans justificatif (certificat médical, contrainte professionnelle ou familiale, etc.).
Le système « classique » impliquait en effet que les téléspectateurs se souciaient de fournir ces documents. Avec Tickemate, je peux décider de le faire sans preuve et sans expliquer pourquoi. Cette possibilité vous permet d’être remboursé à 70%. Et, sur justificatif, le remboursement est net à 100%, avec l’engagement dans les deux cas de remboursement sous 48h. Avec les produits précédents, le remboursement n’était généralement pas effectué avant trois mois. Finalement, après avoir construit ce produit, nous avons commencé à embaucher quelques distributeurs, puis nous avons réalisé que c’était ce que les clients voulaient. Le taux d’acceptation des assurances a doublé par rapport aux produits old school (qui provenaient généralement d’acteurs de l’industrie de l’assurance voyage), et nous avons pu garantir un délai de remboursement entre 12h00 et 13h00, et la grande majorité se fait sans justificatif être indemnisé au plus vite. C’est notre promesse.
Votre produit n’est accessible que via vos partenaires ?
Nous travaillons uniquement en B2B2C, avec des distributeurs de billets, que ce soit des plateformes en ligne, ou des organisateurs d’événements qui ont leur propre solution de billetterie, par exemple des festivals. A voir aussi : Loi Lemoine et résiliation assurance de pret professionnel. Dans tous les cas, une assurance est proposée au tunnel d’achat du site.
Et comment se passe le remboursement ?
Nous avons développé notre propre solution pour la partie remboursement. Nous recueillons les informations lorsque la personne paie, en les reliant au logiciel ou à la plateforme de distribution. Lire aussi : Campagne, formation, verbal… Menton veut sensibiliser le public aux dangers des trottinettes. La personne reçoit immédiatement un email lui rappelant sa commande et son certificat d’adhésion, avec un lien sur lequel elle peut cliquer en cas de réclamation. Identifiez-vous simplement avec votre email et votre numéro de billet, et le processus de remboursement prend quelques minutes, généralement trois pour un remboursement sans justificatif, l’étape la plus longue étant de saisir votre IBAN pour le virement.
« Identifiez-vous simplement avec votre adresse email et votre numéro de billet, et le processus de remboursement prend quelques minutes, généralement trois pour un remboursement sans justificatif, l’étape la plus longue étant la saisie de votre IBAN pour le virement. « .
Combien coûte l’assurance du billet ?
Le calcul est basé sur la valeur du panier. En général, les prix varient entre 7 et 8% de la valeur du panier. C’est un peu plus cher que ce qui se faisait avant, mais avec un service beaucoup plus efficace à nos yeux. Pour un achat de 50 euros, l’assurance Ticketmate coûtera entre 3,50 et 4 euros.
Jusqu’à quand peut-on décider d’annuler ?
Selon le Code des Assurances, vous avez le droit d’annuler jusqu’à 5 jours après la date de l’événement. Mais, en général, les gens annulent tout de suite quand ils savent qu’ils ne pourront pas venir. Si les gens annulent après le spectacle, nous vérifierons simplement que le billet n’a pas été affiché à l’entrée, car bien sûr vous ne devez pas avoir assisté au spectacle pour pouvoir prétendre à un remboursement ; mais nous avons un taux de tentatives de fraude très faible.
Comment développe-t-on un produit d’assurance annulation en pleine période de Covid ?
C’était un pari des assureurs avec qui nous travaillons et qu’ils ont accepté de relever. Dans l’ensemble, les choses se passent très bien; Dans la 5e vague, nous avons eu de nombreuses demandes d’annulation liées au Covid, mais nous continuons aujourd’hui à offrir cette garantie, car la peur demeure. Cependant, n’oubliez pas que nous remboursons uniquement si les acheteurs ne peuvent pas assister au salon. Si c’est le spectacle qui est annulé, il appartiendra à l’organisateur de rembourser ses clients. Le Covid est aussi le seul cas dans lequel nous sommes obligés de demander un justificatif, car nous couvrons également les cas contacts, limités au foyer. Cependant, comme tout le monde est en contact depuis deux ans, nous sommes exposés à un risque de perte très élevé. On demande donc le test PCR à la personne positive, ou à la personne qui vit avec elle, avec une preuve qu’elle vit bien (facture, justificatif de domicile, etc.). Cet aspect n’a pas généré de problèmes majeurs, car les résultats des tests sont des documents que tout le monde possède au format numérique.
Quels sont vos assureurs partenaires ?
Aujourd’hui, nous offrons le produit, la technologie et gérons les sinistres, et derrière nous une compagnie d’assurance porte le risque. Nous travaillons avec deux compagnies d’assurance, Seyna et AIG. Pour eux, l’assurance annulation sans justificatif était un produit relativement nouveau, avec un enjeu important : le nombre de remboursements sera peut-être plus élevé qu’avec justificatif, mais le produit séduira également plus de monde. Le volume de lots que nous récoltons permet donc d’amortir les statistiques, avec pas beaucoup plus de dégâts qu’avant, car quiconque achète un billet de spectacle a toujours une forte envie d’y aller.
Quel taux de couverture parvenez-vous à atteindre ?
En moyenne, nous sommes environ 25% des téléspectateurs à souscrire une assurance. Mais c’est une grande moyenne, parce qu’à Noël, le taux augmente beaucoup plus, par exemple, parce que les acheteurs ne sont pas sûrs que dans six mois, les gens pourront l’obtenir. Ils veulent être sûrs de ne pas faire de cadeau empoisonné, et donc une assurance sans justificatif est encore plus justifiée.
Quelles sont vos ambitions pour les années à venir ?
Aujourd’hui, nous sommes connectés à environ 75% du marché français et nous comptons nous déployer en Europe, car pour le moment notre produit n’existe pas hors de France, alors que nous travaillons avec des distributeurs qui vendent des billets dans toute l’Europe. Nous souhaitons également augmenter nos effectifs : nous sommes actuellement 12 salariés et allons augmenter de 50% dans les mois à venir.
Comment percevez-vous l’écosystème digital français ?
L’écosystème numérique commence à bien se comporter, avec des volumes très indicatifs à certains endroits (principalement pour les produits d’assurance de masse tels que l’automobile et l’habitation). Dans notre métier, nous investissons beaucoup d’argent dans la digitalisation pour faciliter la vie du client, et les assureurs sont très friands de ce type de technologie, qui leur permet aussi d’analyser plus finement les informations liées aux événements que nous couvrons. Le digital nous permet également d’être plus réactifs et, par exemple, nous modifions constamment nos prix, ainsi que notre tunnel de remboursement. Nous avons également essayé d’adopter des approches différentes, en donnant plus de temps de réflexion aux téléspectateurs : nous leur proposons à nouveau l’assurance quelques jours après l’achat s’ils ne la souhaitent pas tout de suite. La digitalisation est très bien perçue par les consommateurs et les assureurs, très intéressés par cette évolution du secteur.