A la lecture de son récit de retraite, cette bretonne, ancienne institutrice des colonies de vacances, voit rouge. Aucun des séjours encadrés, même au total, ne donne droit à une période.
Ah, les belles colonies de vacances… Retrouvant son Compte Pension, Véronique est déçue et ne dit pas « Merci » comme la chanson de Pierre Perret.
Dans tous les séjours qu’elle a encadrés comme enseignante dans les années 90, été comme hiver, cette Bretonne de 49 ans, qui vit dans le département de Paimpol (Côtes-d’Armor) a constaté qu’elle ne cotisait pas à sa retraite. .
Durant mes six années d’études, j’ai supervisé les colonies, un mois l’été, et une à deux semaines l’hiver. Et zéro mot sur mon énoncé de travail ! C’est triste et profondément injuste.
Le maigre salaire perçu à cette époque ne lui donnait pas le droit d’approuver un quart.
« Et au final : rien »
Un travailleur du privé, dans le secteur de la communication, doit patienter comme beaucoup de Français ayant suivi des études supérieures, avec 67 ans de retraite à taux plein. Lire aussi : L’idée de sortir en camping-car : Visitez Bioparc (49) – Nos actualités….
Cependant, elle espérait que ses années actives d’enfant diminueraient ses droits.
D’autant que selon la loi regroupant les réformes de Touraine en 2013, il devra désormais cotiser au moins 4 trimestres supplémentaires (172 au total) pour afficher une carrière bien remplie.
N’y pense pas, nous sommes des milliers à être comme toi. A cette époque, on choisissait l’animation, alors que d’autres étudiants travaillaient dans des supermarchés, des quartiers ou des restaurants. Nous avons payé la formation BAFA qui coûtait déjà cher, nous avons passé notre brevet et pris la responsabilité de garder les enfants.
Elle a ajouté : « Nous avons aussi accepté d’être payés une misère (une moyenne de 1 000 francs, soit 150 € par mois à l’été 1993) puisque nous étions logés, nourris, lavés. Et finalement il paraît que ce n’est pas tout ça. »
« Pas de tout repos »
Elle ne regrette pas ces belles années, où elle estime avoir aidé les enfants à s’amuser, à grandir et à vivre ensemble lors de vacances à la mer ou à la montagne. A voir aussi : Séjourner en camping-car familial : comment préparer son voyage ?. « Notre travail a aussi permis aux parents de continuer à travailler et, pendant ce temps, de contribuer ! »
Elle a peut-être porté quelques perles, suivi des ateliers pratiques, mais ses activités saisonnières allaient bien au-delà.
Des parents nous confient leurs enfants pendant un mois entier, souvent loin de chez eux. Nous avons planifié et animé des activités, nous les avons soutenus dans leur quotidien, dans leurs relations avec leurs amis. Nous étions avec eux 24 heures sur 24, jour et nuit. Les cicatrices, les larmes, les cauchemars… nous sommes passés par là.
« La double peine »
Véronique aimerait que tous ces investissements ne soient pas effacés de son tableau professionnel. Lire aussi : Retour médical : quelle aide ?.
La seule alternative actuellement prévue par la loi est la possibilité de racheter les cotisations pour les années ou années d’études incomplètes. « C’est une double peine. On peut cumuler toutes les présences pour au moins avoir droit à une ou plusieurs, a-t-elle laissé entendre.
Aujourd’hui, le secteur de l’animation manque de candidats. La demande de colonies est pourtant forte dans les années post-épidémiques, et le gouvernement les prône comme source d’émancipation pour les enfants. « Ce n’est pas étonnant, claque l’ancienne enseignante. Les contrats sont mal payés, peu attractifs et… non calculés ou peu de retraite. Les jeunes ne sont pas fous !
Suivez toute l’actualité de vos villes et médias préférés en vous abonnant à Mon Actu.