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Carl Schmitt actuel : Guerre juste2916916016
Publié le 13 décembre 2022 à 18 h 11 Mis à jour le 23 décembre. 2022 à 11:34
La présentation de la réforme des retraites, pierre angulaire du programme présidentiel d’Emmanuel Macron, qui a été décalée de l’automne à la mi-décembre pour permettre un cycle de discussions avec les partenaires sociaux et les forces politiques, aura finalement lieu le 10 janvier. 2023. L’histoire défile devant les fêtes de fin d’année.
Les contours du projet n’ont pas changé depuis la réélection du président du pays, déterminé à faire passer l’âge légal de la retraite de 62 à 64 voire 65 ans. « C’est le seul levier dont nous disposons », assure Emmanuel Macron, qui a exclu d’emblée d’augmenter les cotisations ou de baisser les retraites. Cette réforme est « indispensable », en est-il convaincu.
« Cette réforme a un double objectif », résume Olivier Dussopt, le ministre du Travail qui mène l’affaire. Le premier est de « sécuriser l’équilibre » du système de « déficit structurel », qui devrait retomber dans le rouge en 2023 et accuser une perte allant jusqu’à 15 milliards d’euros en 2030 si rien n’est fait. D’autres « améliorent le système », via « le faible montant des retraites », « préviennent l’attrition professionnelle » et la prise en compte des « carrières longues ». Il s’agit de « financer de nouveaux droits » pour « les salariés et futurs retraités ».
« On va proposer […] de travailler plus longtemps, mais pas tout à la fois, pas pour tout le monde, en tenant compte des carrières longues et des métiers difficiles », a tenté de rassurer le ministre le 15 décembre. « Notre objectif est de trouver la voie la plus juste, donc nous sommes ouverts et envisageons différents scénarios », a-t-il insisté, évoquant la poursuite des discussions avec les syndicats et le patronat début janvier.
Mais une fois la réforme dévoilée, l’exécutif veut agir vite. Le projet de loi devrait être adopté en Conseil des ministres le 18 ou 25 janvier 2023, pour être examiné prochainement par le Parlement. Même la composition du nouveau texte budgétaire est prévue pour accélérer les délais alors que les armes du 49.3 sont utilisées de manière arbitraire. La réforme pourrait ainsi entrer en vigueur à l’été 2023, avec une première régression de trois ou quatre mois des pionniers de la « génération 1961 ».
Trop vite, trop fort, estiment les syndicats, qui pour la première fois après douze ans et la réforme Woerth (qui a relevé l’âge légal de 60 à 62 ans) sont prêts à se mobiliser ensemble, dont la CFDT, qui a durci sa position sur les retraites à son dernier congrès. Même les opposants politiques d’Emmanuel Macron se disent prêts pour un dur combat. Quant aux Français, leur hostilité à la réforme est toujours forte. Le gouvernement essaie d’expliquer et donc de convaincre.
Tour d’horizon des principales actions en préparation avec des liens vers le décryptage des experts « Echos » :
· Décaler l’âge légal de départ à la retraite
Le gouvernement n’a pas encore arrêté la formule retenue pour relever l’âge moyen de la retraite, expliquait Olivier Dussopt le 15 décembre. Ceci pourrez vous intéresser : Notes centrales. France – Lutter contre l’inflation et le pouvoir d’achat / Rétablir les finances publiques / Lutter contre les incendies de forêt / Lutter contre les rodéos urbains / Progressisme contre social-démocratie / Lutter contre l’immigration clandestine….
L’idée de faire passer l’âge légal à 65 ans en 2031, promesse de campagne d’Emmanuel Macron, reste privilégiée. Il est cependant envisageable de déplacer l’âge légal à 64 ans et d’accélérer la réforme de 2014 (dite Touraine), qui prévoit un allongement de la durée de cotisation pour obtenir une retraite à taux plein. Le gouvernement ne dépassera pas les 43 ans requis pour percevoir une retraite à taux plein, comme le prévoyait la précédente réforme. La mise en œuvre pourrait être trois fois plus rapide.
En tout état de cause, le gouvernement n’envisagerait pas de relever l’âge de fin de la décote, qui est de 67 ans.
· Instaurer une retraite minimale à 1.200 euros
L’exécutif veut fixer une pension minimum pour tous les retraités qui revendiquent une pleine activité. En phase finale, ce minimum devrait s’élever à au moins 85 % du salaire minimum, soit 1 200 euros en 2023, lorsque la réforme entrera en vigueur. Lors de sa campagne présidentielle, Emmanuel Macron a promis cette revalorisation pour les nouveaux retraités, comme pour ceux déjà retraités. Voir l’article : La sécurisation de votre trottinette électrique est obligatoire. oui mais a quel prix. Mais une revalorisation du « stock » des petites pensions devrait être finalement exclue. La mise en œuvre n’est pas si aisée et ses coûts, estimés à environ 2 milliards d’euros, sont aussi dissuasifs, se défend le pouvoir exécutif.
· Mieux prendre en compte la pénibilité
Il serait préférable de considérer les problèmes de certaines professions. Ceci pourrez vous intéresser : For-One BIG : remorque compacte pour grosses motos tractées en camping-car – Equipements et accessoires | Magazine camping-car. Mais les grandes lignes de l’appareil restent floues.
Le directeur général envisage de créer un droit au congé de reclassement pour les salariés qui bénéficient du compte de prévention professionnelle (C2P). Elle vise également à faciliter l’obtention de points sur le C2P en abaissant plusieurs seuils, notamment pour le travail de nuit, en supprimant les plafonds et en augmentant les points obtenus pour les personnes les plus à risque. Il permettrait de mieux mesurer la difficulté à porter des charges lourdes, les positions pénibles et les vibrations mécaniques, trois critères qui ont été retirés du C2P en 2017 en raison de leur complexité.
Le gouvernement souhaite également créer un fonds de prévention de l’attrition professionnelle pour les métiers définis comme difficiles. Ce fonds serait complété par la Sécurité sociale via sa branche des accidents du travail et maladies professionnelles (AT/MP), excédentaire, pour financer des « plans de formation et de prévention ».
L’exécutif entend faciliter l’accès à la retraite pour incapacité permanente et n’augmentera pas l’âge de départ à la retraite des travailleurs invalides ou invalides, des travailleurs exposés à l’amiante ou des personnes handicapées, le précité Olivier Dussopt. Le gouvernement entend également porter une attention particulière à l’usure professionnelle dans les professions infirmières, a-t-il déclaré.
· Carrières longues voire « très longues »
Le gouvernement envisage d’adapter le dispositif « carrière longue », qui permet une retraite anticipée pour ceux qui ont commencé à travailler tôt et ont suffisamment cotisé. Un nouveau dispositif des « très longues carrières » serait créé. Ceux qui ont commencé avant 20 ans pouvaient partir quatre ans avant l’âge légal (contre deux aujourd’hui). A condition d’avoir travaillé 10 trimestres avant la fin de la vingtaine (contre 4 ou 5 trimestres pour la longue carrière actuelle).
Une autre option serait d’offrir une sortie anticipée de quatre ans à ceux qui ont cotisé 5 trimestres avant la fin de leurs 18 ans.
Le gouvernement pourrait aussi abandonner son projet de serrer la vis en ne prenant plus en compte les « jobs d’été » dans le calcul du trimestre.
· La fin des régimes spéciaux
Le gouvernement envisage de supprimer les régimes dits « spéciaux » créés avant la Sécurité sociale qui permettaient aux allocataires de partir à la retraite avant l’âge légal, comme la RATP et les Industries électriques et gazières (IEG).
Comme pour la réforme SNCF de 2018, la clause dite « ancienne » serait privilégiée. Cela signifie que les avantages associés à ces plans ne seront supprimés que pour les nouvelles embauches. Les membres actuels pourraient continuer à prendre leur retraite plus tôt, mais verraient un changement dans l’âge de la retraite, tout comme les autres travailleurs.
Un régime pour les pêcheurs ou encore un régime pour l’Opéra de Paris seraient maintenus en raison de la pénibilité des métiers qu’ils recouvrent.
· Quid des catégories actives
Les fonctionnaires occupant un poste présentant un risque particulier ou une fatigue extrême, à la suite de quoi ils peuvent partir cinq à dix ans avant l’âge légal – « catégories actives » – conserveraient le droit au départ anticipé, mais l’âge de départ serait être déplacé vers le même droit de propriété que les autres moyens.
Cependant, se pose la question de l’ancienneté dans la catégorie active, nécessaire à l’utilisation des prestations associées. Par exemple, il est actuellement de 17 ans pour les soignants et de 27 ans pour les gardiens.
· Doper l’emploi des seniors
Le gouvernement souhaite créer un « indice des personnes âgées » sur le modèle de l’indice d’égalité professionnelle entre les sexes pour mesurer les efforts des entreprises pour recruter, former et employer des personnes âgées.
Les industries professionnelles seraient chargées d’engager des négociations pour décider des modalités d’établissement de cet indice par secteur. Des amendes ne devraient pas l’accompagner, mais le ministre du Travail dit qu’il envisage des amendes pour les entreprises qui ne le divulguent pas.
Le système de retraite progressive, qui permet de toucher une partie de sa pension tout en travaillant à temps partiel, pourrait être bonifié voire étendu à la fonction publique.
Le système de cumul emploi-retraite – qui consiste à exercer une activité professionnelle tout en percevant une pension de vieillesse – pourrait être modifié pour permettre aux bénéficiaires de cumuler des droits supplémentaires, comme pour la retraite progressive.
Le gouvernement envisage également de créer une prime pour les demandeurs d’emploi âgés qui souhaiteraient retrouver un emploi moins rémunéré que celui proposé par l’allocation, dans le cadre du futur dispositif d’assurance chômage prévu au 1er janvier 2024.