Publié
le 25/08/2022 à 17h43.
FOCUS – Ces dernières années, le nombre d’utilisateurs de trottinettes électriques a explosé. Mais la législation pour une conduite sécuritaire reste méconnue de tous.
Deux adolescents de 15 et 17 ans qui voyageaient ensemble en trottinette électrique sont morts lundi 22 août à Lyon. Ils ont été percutés par une ambulance privée alors qu’ils se trouvaient dans une voie réservée aux bus et aux deux-roues non immatriculés. Un accident dramatique qui soulève de nombreuses questions sur la régulation de ce moyen de mobilité. Maître Charles-Henri Coppet, avocat spécialisé en droit du dommage corporel, défense des droits des victimes, nous éclaire sur les règles qu’il est important de connaître avant d’utiliser une trottinette électrique.
Le port du casque est-il obligatoire ?

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Où est-il possible de circuler ?

« En ce qui concerne le port du casque, la réglementation est différente selon l’endroit où le conducteur roule. Elle n’est pas obligatoire en agglomération, mais fortement recommandée, alors qu’elle est obligatoire hors agglomération », explique Maître Charles-Henri Coppet. Lire aussi : Moto, quad et compagnie : protection d’assurance sur moto de prêt. Fortement recommandé, car il est facile de se remettre de quelques égratignures, d’une entorse ou d’une cassure, mais la partie du corps la plus fragile qu’il faut protéger est la tête. Selon le rapport 2019 de la sécurité routière sur l’hébergement en cas d’accident, 80% des décès dans les véhicules de transport personnels motorisés – y compris les scooters – n’avaient pas de casque, et cette statistique reste stable les années suivantes.
La législation est claire : « En agglomération, il y a une obligation de circuler sur les pistes cyclables, mais lorsqu’il n’y en a pas, les automobilistes sont autorisés à circuler sur des routes limitées à 50 km/h », précise l’avocat. « Hors agglomération, il est également possible de circuler sur des routes à une vitesse maximale de 80 km/h, mais dans ce cas les usagers doivent porter un casque, des équipements réfléchissants et conduire avec les feux de position allumés », selon les informations auprès des services publics. La circulation sur les passages pour piétons est également autorisée, mais uniquement à une vitesse modérée de 6 km/h et sans gêner les piétons. Enfin, la circulation sur les trottoirs est interdite, à moins que le maire n’approuve cette pratique.
Peut-on monter à plusieurs sur une trottinette ?

De même, il est possible de garer le véhicule sur le trottoir si la mairie en donne l’autorisation. Dans le cas contraire, les usagers doivent stationner leur véhicule aux emplacements prévus à cet effet. Ceci pourrez vous intéresser : Assurance habitation en zone inondable| Le comparateur d’assurances. Le non-respect de cette règle est passible d’une amende de 49 euros.
L’utilisateur ne peut pas transporter de passagers. Il doit toujours être seul sur son scooter. C’est une pratique qui a été interdite fin 2019 et qui est désormais passible d’une amende de 35 euros. « Malheureusement, cela n’est absolument pas respecté, dans les grandes villes on voit chaque jour plus d’usagers en trottinette électrique », déplore Charles-Henri Coppet.
Faut-il être assuré ?

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Comment rendre moins dangereuse la cohabitation entre les différents moyens de mobilité ?

L’article R. 233-3 du code de la route précise l’obligation d’assurance pour les véhicules terrestres à moteur, qui comprend entre autres les scooters électriques. « Les véhicules motorisés de transport de personnes sont soumis à la même obligation d’assurance responsabilité civile que les véhicules motorisés. (…) Cette assurance responsabilité civile couvre les dommages qui peuvent être causés, par exemple, à un piéton ou à un autre véhicule », plaide Charles-Henri Coppet. Cet abonnement doit être signé par le propriétaire de l’engin, mais est également conseillé aux inconditionnels de l’utilisation des scooters de location. « Les loueurs de scooters en libre-service assurent le véhicule mais pas la personne qui le conduit », révèle Charles-Henri Coppet.
« Le problème des trottinettes électriques, c’est qu’elles sont apparues rapidement sans prendre le temps de réfléchir aux conséquences de leur utilisation », prévient Me Charles-Henri Coppet. Pour lui, les règles d’utilisation de cette mobilité ne sont pas très contraignantes, mais surtout il n’y a pas de communication pour les faire connaître à tous. « Je pense que la majorité des gens qui ont des attitudes criminelles ne le font pas volontairement, c’est plus lié à un manque d’information », poursuit-il.