Santé à Paris : Les jeunes médecins hésitent à s’installer dans la capitale

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Un rapport sur la santé à Paris, réalisé par la Mission d’information et d’évaluation de la Ville de Paris présidée par Jean-Pierre Lecoq, maire du VIe arrondissement, a été publié lundi. Il permet d’identifier les besoins des Parisiens. Il fait le point sur les structures existantes, les professionnels de santé et leurs difficultés. Il donne également des moyens d’améliorer la situation.

L’hôpital à Paris

Dans la capitale, la situation de l’hôpital, de l’AP-HP et du secteur privé, est difficile « en raison des politiques hospitalières menées ces dernières années qui ont conduit à des fermetures de lits ». Plus récemment, les difficultés de recrutement et de fidélisation du personnel ont conduit à la fermeture des services, le plus souvent temporairement », indique le rapport. A voir aussi : Malaisie : vers l’adoption de la cigarette électronique comme produit de consommation ?.

Il a ajouté que « la crise médicale d’urgence est emblématique des difficultés du système de santé ».

Selon les chiffres de la DREES (service des statistiques), le nombre de médecins augmente légèrement dans les hôpitaux parisiens (en 10 ans : 2012-2021) avec un taux légèrement supérieur à la moyenne nationale.

En revanche, le taux d’augmentation du nombre d’infirmiers est inférieur à la moyenne nationale (32,5 % contre 34,7 %) et les hôpitaux parisiens ne disposent pas d’assez de sages-femmes. Ils ne représentent que 3,9 % du total national.

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La médecine de ville  

« A Paris, même si la situation est meilleure que dans d’autres régions françaises, les patients rencontrent depuis plusieurs années des difficultés croissantes pour accéder à un médecin de ville conventionné en secteur 1, du fait de la réduction de leur nombre dans certains quartiers », souligne la Mission. Sur le même sujet : Un numéro aléatoire pour joindre un dentiste le week-end dans le 93. . .

De nombreux médecins partent à la retraite et la capitale a de plus en plus de mal à attirer de jeunes médecins, et plus généralement du personnel soignant, selon le rapport.

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En 10 ans (2012-2021) la capitale a perdu 504 médecins de famille et 967 spécialistes. La situation est d’autant plus précaire que la population parisienne vieillit, ce qui conduira à une plus grande demande de soins.

Le prix de l’immobilier est un frein à la location. Cette restriction financière pénalise surtout les médecins du secteur 1 car le tarif conventionné de 25 euros est le même dans toute la France, alors que le coût de la vie à Paris est bien plus élevé qu’en province. Les conditions de vie posent également problème (déplacements, stationnement).

Afin d’inciter les médecins à s’installer là où les besoins sont importants, l’Assurance maladie, l’Etat et la Ville de Paris ont également mis en place des aides à l’installation.

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La santé numérique 

Si Paris est l’un des leaders mondiaux dans ce domaine et si de nombreux aspects sont prometteurs, la mission alerte sur le risque de « rupture numérique » qui risque de s’accroître. A voir aussi : Les systèmes de santé européens, la grande convergence.

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Agir pour la santé des mineurs et des femmes

« Afin de limiter ces inégalités de santé, une des initiatives de la Ville de Paris sont les actions menées dans le cadre de la protection de la mère et de l’enfant (PMI). Dans ce cadre, la Ville de Paris propose des consultations pour les enfants de moins de 6 ans et pour les femmes enceintes, prévoit des mesures préventives pour les mineurs à risque. Elle finance tous les centres de planification familiale et d’éducation (planification familiale) et en gère certains sur une base étatique ».

La Mission note que la création d’un Centre de la Femme pourrait permettre de répondre aux problèmes spécifiques de santé de la femme (endométriose, violence, soins gynécologiques). A Paris, souligne le rapport, l’espérance de vie des femmes est supérieure à celle de toutes les autres Françaises, ce qui pose un problème de gestion de la vieillesse.

La santé mentale

Le rapport précise, plus généralement, que les mécanismes de médiation et de mise en œuvre de politiques très locales à l’échelle de l’arrondissement voire du quartier « doivent être davantage développés » notamment pour la santé mentale.

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L’attitude « aller vers » doit être développée. Elle doit permettre de compenser la dégradation de la santé mentale des enfants et des adolescents constatée depuis le début de la pandémie de covid-19, une pandémie qui a également traumatisé les personnes âgées qui ne pouvaient plus avoir de liens sociaux ou familiaux.

Les addictions 

Face au problème de l’addiction, si de nombreuses structures de soins existent à Paris, la mission attire l’attention sur « un manque de coordination notamment dans la lutte contre le crack ».

L’environnement

La mission rappelle qu’il est important de prendre en compte la « dimension environnementale de la santé ». Les projets de développement urbain devraient être liés à des évaluations d’impact sur la santé, indique le rapport.

« Il y a une action sur les facteurs environnementaux, c’est-à-dire améliorer la qualité de l’eau, de l’air, des sols, la protection contre le bruit, à l’extérieur et à l’intérieur, améliorer la qualité de l’air, lutter contre l’insolvabilité, l’exposition au plomb ou aux fibres d’amiante, contribuer à préserver et à améliorer l’état de santé de la population.

« Le Service Santé Environnement de Paris apporte à la Ville l’expertise nécessaire en matière de polluants chimiques, de faune et de ravageurs, de micro-organismes et d’allergènes pour prendre en compte les éléments qui affectent la santé de l’environnement ».

« Le Plan Local d’Urbanisme (PLU) est complété par un plan local d’urbanisme bioclimatique dans le but de promouvoir des pratiques à impact positif, réduisant les nuisances et les risques permanents ».

L’impact de la pandémie de Covid

La mission se félicite de la gestion de la crise sanitaire due au Covid par la Ville de Paris (assistance aux plus vulnérables, information, protection, organisation du dépistage et de la vaccination, collaboration public/privé) mais considère que la collaboration entre les différents acteurs de santé reste encore doit être amélioré.

La mission estime également qu' »il faudrait mettre en place un dispositif renforcé de surveillance des cas d’épidémies pour que les pouvoirs publics ne soient pas surpris et soient contraints d’agir dans l’urgence, comme dans le cas du Covid ».