Le président de la République s’est rendu ce vendredi 6 janvier 2023 au Centre Hospitalier Sud Francilien (CHSF), situé à Corbeil-Essonnes (Essonne).
Par l’éditeur de nouvelles
Publié le 6 janv. 23 à 7:26
mis à jour le 6. 23 janvier à 12:10
L’annonce « très concrète » d’Emmanuel Macron sera-t-elle à la hauteur de la « refondation » promise du système de santé « étouffant » ? Le chef de l’Etat en tout état de cause est attendu lors de l’espoir aux soignants, vendredi 6 janvier 2023 à l’hôpital de l’Essonne.
« Médecine à plusieurs vitesses »
« Le président de la République va donner un cours aux soignants », pour leur permettre de « retrouver du sens à leur métier » et faciliter « l’accès aux soins » pour la France, selon l’Elysée. Lire aussi : Euthanasie, soins palliatifs, directives anticipées… Huit mots pour mieux comprendre le débat final.
Emmanuel Macron dévoilera « des mesures concrètes, avec des clauses de révision précises et rapprochées pour assurer leur mise en œuvre », a ajouté la présidence, sans préciser leur contenu. Vous pouvez suivre le discours du chef de l’État directement ci-dessous.
Signe de la priorité donnée à la crise qui touche les hôpitaux mais aussi la médecine de ville, c’est la première fois depuis son arrivée à l’Elysée en 2017 qu’Emmanuel Macron consacre une cérémonie de vœux spéciale à « la santé, les hôpitaux et les acteurs libéraux ».
Pour l’occasion, il s’est rendu au Centre Hospitalier Sud Francilien (CHSF) en banlieue parisienne. Accompagné du ministre de la Santé François Braun, il a visité la situation d’urgence des enfants, qui s’est déroulée ailleurs en France pour des tensions extrêmes le mois dernier.
Un premier mandat pour amorcer la refonte…
L’annonce était attendue par le personnel qui a évoqué à plusieurs reprises « l’échec » de l’offre de soins, avec l’urgence d’être débordée et la pénurie de soignants criant, sur fond de triple épidémie hivernale de Covid-19, grippe et bronchiolite. Sur le même sujet : Phobies hivernales : les 5 phobies les plus surprenantes qui surviennent en hiver. .
Dans un rare communiqué conjoint, l’ordre et le syndicat des médecins ont esquissé jeudi, à la veille de « décisions politiques », la ligne rouge en insistant sur « l’opposition à une médecine à plusieurs vitesses » qui ne respecte pas le rôle de « chef d’orchestre » du système .
Le premier mandat d’Emmanuel Macron a été marqué, après l’éclatement de la pandémie en 2020, par le « Ségur de la santé », avec 12 milliards d’euros par an pour faciliter un meilleur soignant et 19 milliards d’investissements dans la santé.
Et pour le second mandat ?
Mais début 2018, le plan « Ma Santé 2022 » a défini sa philosophie, avec la suppression du « numerus clausus » qui couvre le nombre d’étudiants en médecine. Sur le même sujet : Gale norvégienne, 16 milliards de dollars de dons, asile de fous… l’actualité médicale.
« Il nous faut une dizaine d’années pour former des médecins », et donc il faut vivre encore un certain temps avec la pénurie actuelle, a l’avis du groupe du président justifiant aujourd’hui la nécessité « d’intensifier cette transformation ».
Lors de la campagne pour sa réélection au printemps, Emmanuel Macron a également fait de la santé l’un des deux « grands chantiers » de son second quinquennat, avec l’école.
Eteindre les incendies sociaux
Il a reconnu qu’il en faudrait « plus loin, plus vite et plus fort », notamment en renforçant la prévention, « la simplification des hôpitaux », « l’accès aux soins d’urgence » et la lutte contre les déserts médicaux.
François Braun, lors de sa nomination en juillet, avait même évoqué un « système de santé étouffant ». Pourtant, malgré plusieurs mesures d’urgence et rallonges budgétaires décidées ces derniers mois, la crise continue de s’aggraver. Et le foyer de mécontentement qui se multiplie.
Des médecins libéraux ont manifesté par milliers jeudi à Paris, point d’orgue d’une attaque qui a débuté le lendemain de Noël pour exiger un doublement des consultations, de 25 à 50 euros.
Appel à la grève illimité
Mais soucieux d’éteindre le feu social, surtout alors que la mobilisation contre la réforme des retraites est imminente, le gouvernement s’est montré ferme face à ces assaillants. La Première ministre Elisabeth Borne a jugé mardi qu’il était « absolument irresponsable » de faire grève pendant les vacances, ce qui a accru la pression sur les hôpitaux.
Le ministre de la Santé s’est dit jeudi « prêt à augmenter cette consultation », mais en échange d’efforts pour permettre à la France d’avoir un accès plus facile aux médecins, et certainement pas à hauteur des 50 euros demandés.
FO-Santé, le syndicat de la fonction publique du deuxième hôpital, a alors appelé à une grève illimitée à partir du 10 janvier pour protester contre « l’inaction » du gouvernement. Alors que les libéraux de biologie menaçaient de fermer leur laboratoire à partir de lundi.
Le discours d’Emmanuel Macron mettra-t-il fin à ce conflit ? C’est clairement l’intention de l’Elysée. « Nous sommes en gestion de crise quasi permanente depuis 2020 », a expliqué le conseiller. Le but du discours est « de sortir de cette gestion de crise ».