Sculpter, limer, ciseler : les rêves de plâtre d’Atelier Del Boca

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Staff, ornementation, stuc, peinture, peinture décorative, restauration de façade, l’atelier Louis Del Boca dispose d’un large éventail de savoir-faire qui lui permet de travailler sur des projets de restauration d’exception ou de donner vie à une infinité de types de décors imaginés par des architectes et des décorateurs.

Entrer à l’Atelier Louis Del Boca, à Suresnes dans les Hauts-de-Seine, c’est mesurer l’éclectisme des réalisations de la maison qui a su développer nombre de savoir-faire d’exception. Une diversité de compétences que Pierre-Antoine Michel, son président depuis le printemps 2021, résume à travers l’image de la « boîte déco » : « tout peut nous être demandé ». De l’artisanat du plâtre et ses dérivés, staff, stuc, ou encore plâtre, aux pinceaux experts de ses peintures décoratives, l’Atelier Del Boca est sollicité aussi bien sur des chantiers de restauration prestigieux que sur des projets de luxe imaginés par les décorateurs d’aujourd’hui.

Les infinies possibilités du plâtre

Sur les murs, des éléments de corniches et de rosaces en staff de chaque style. Posés sur une table, peignez les planches d’essai. Ici, une colonne en stuc de marbre. Sur le même sujet : Interview Mark Porter, CTO MongoDB : « Nous intégrons la recherche et l’analyse dans la base de données ». Plus loin, une rosace présentait les créations du chef pâtissier Cédric Grolet dans son dernier livre. Disséminés çà et là dans la salle baignée par la lumière d’une grande verrière, les pièces d’une imposante coupole en staff ornée de délicats ornements. Il sera installé sur une voûte de trente mètres de haut, à Kiev, dans le palais d’un riche esthète.

Maquettes de réalisations antérieures, disséminées dans l’atelier. ©Manolo Mylonas.

A l’origine de l’atelier, il y a le premier peintre : Louis Del Boca. Imigré italien, il s’installe à Paris en 1931. Depuis, trois générations de Del Boca se sont succédées à la tête de l’entreprise, ajoutant année après année de nouvelles cordes à son arc, comme les pierres traditionnelles et la rénovation de la façade. Un savoir-faire développé à la faveur du blanchiment de Paris, dans les années 70 et plusieurs fois récompensé par le prix du lifting de la ville de Versailles. En 2005, avec l’intégration de la maison au groupe Ateliers de France, une nouvelle impulsion est donnée au développement des métiers du plâtre, du staff, du stuc et de l’enduit. « Les clients redécouvrent aujourd’hui les possibilités infinies qu’offre le plâtre », observe Pierre-Antoine Michel. « L’explosion actuelle de l’art du plâtre et de la peinture traditionnelle ou décorative s’explique aussi par la volonté de pouvoir se distinguer grâce à des intérieurs dont on se souvient parce que différents », ajoute Stanislas Gastaldi, directeur général.

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L’entrée de l’Atelier Louis Del Boca, rue Émile Duclaux, à Suresnes. © Del Boca.

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Perpétuer l’art du staff et du stuc

Au sein de l’Atelier Del Boca, vingt-sept compagnons font vivre ces savoir-faire rares que l’entreprise s’attache à transmettre. « On essaie d’avoir cinq apprentis en permanence dans les métiers d’état-major », précise le président. Pour composer le staff, le plâtre est mélangé avec du « stow », des fibres végétales ou minérales, ce qui augmente sa résistance et sa durabilité. Ce matériau est traditionnellement utilisé pour réaliser des moulures, corniches et autres éléments décoratifs. Voir l’article : Élise Cuenot-Hodister. Pour la boutique Cartier de Milan, ouverte à l’automne dernier, Del Boca a par exemple réalisé un bas-relief haut de trois étages sur lequel on retrouve la panthère emblématique de la marque dans un environnement fait d’une multitude de feuilles de lierre. . Ce projet s’inscrit dans une longue série de réalisations pour les boutiques Cartier à travers le monde.

Détails de la création des traînées, moulures et démoulage des ornements. ©Manolo Mylonas.

L’Atelier Louis Del Boca perpétue les techniques héritées du XIXème siècle où le bâton, déjà utilisé par les Egyptiens, connaît son heure de gloire. Pinceaux Stinger, couteaux à enduire, spatules, ciseaux, les outils des ouvriers d’aujourd’hui sont encore très simples. L’essentiel du travail réside plutôt dans la maîtrise des gestes techniques et la patience. « Il faut dix ans pour devenir un staff expérimenté », note Pierre-Antoine Michel.

Chacun à son poste pour créer, en lumière naturelle et sous le regard des modèles classiques. ©Manolo Mylonas.

Dans l’atelier, les compagnons créent et sculptent des modèles précis à partir de dessins, réalisent des moules – à la craie, à la résine ou au silicone – et y versent ou projettent le plâtre liquide, puis décorent finement les pièces ainsi réalisées. Ils pratiquent également la technique du drag qui permet, par passages répétés, d’imprimer dans le plâtre la forme d’un modèle préalablement découpé. Parfois, ils procèdent par emboutissage, pour reproduire directement sur les chantiers les formes de décors à restaurer. Certains enseignent également l’art du stuc, une compétence pour laquelle il n’y a plus d’école aujourd’hui. Ce matériau est composé de plâtre additionné de chaux et de poussière de pierre ou de poussière de marbre. L’illusion est parfaite : pièces rondes, colonnes ou larges panneaux qui semblent faits d’un seul bloc de pierre, toutes les subtilités de la couleur et des veines du marbre recréées.

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Détail de l’ornement. ©Manolo Mylonas.

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De l’Hôtel de la Marine aux palaces parisiens

En charge d’assurer les finitions en plâtre et les pièces en staff ou de créer des décors sur tout type de support, l’Atelier Del Boca compte également une vingtaine de peintres. Grâce à leurs gestes experts, dorure à la feuille, faux marbre ou faux bois et autres effets de matière subliment les lieux où ils travaillent : enduit mica pour un hôtel particulier proche du Panthéon, effet pailleté ou brossé, tout support peut être sublimé sous leurs pinceaux. A voir aussi : Immeuble. Estimation ou expertise immobilière : quel service choisir ?. Ce large éventail de compétences est mis au service de la restauration de sites patrimoniaux et de nouvelles créations, en collaboration avec des décorateurs, Moinard-Bétaille, Charles Zana, Graf ou Pinto, et des architectes des Monuments Historiques, comme Christophe Bottineau, maître d’œuvre de la restauration récente. travaux de l’Hôtel de la Marine.

La loggia de l’Hôtel de la Marine, pour laquelle l’Atelier Del Boca a reconstitué en plâtre les éléments décoratifs manquants. ©Sophie Lloyd.

Dans ce joyau du XVIIIe siècle, les compagnons de l’Atelier Louis Del Boca ont notamment reconstitué des éléments décoratifs manquants et restauré le riche personnel du salon d’honneur et des amiraux. Ils travaillent pour de grands palaces, comme le Meurice ou le George V, et des particuliers du monde entier. Les projets ne manquent pas pour cet atelier, fidèle à l’esprit du label de l’Entreprise du Patrimoine Vivant, dont il est porteur depuis 2011.

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