Au-delà des actions individuelles, la défense de la qualité de notre sommeil passe par une prise de conscience généralisée.
« Réveillons-nous à l’importance du sommeil », a récemment publié la prestigieuse revue scientifique The Lancet. L’être humain consacre un tiers de sa vie au sommeil, mais cette activité est peu prise en compte par les médecins et les pouvoirs publics. Pourtant, un très grand nombre d’études ont montré ces dernières années le rôle essentiel du sommeil sur la santé.
Mais rares sont encore les médecins qui, lors d’une consultation, demandent à leurs patients s’ils dorment bien. Et pour les malheureux qui répondent non – de plus en plus selon les enquêtes de Santé publique française –, il est difficile de se faire soigner efficacement. Pourtant, il y en a : c’est la thérapie cognitivo-comportementale (TCC). L’offre, cependant, reste désespérément faible face à des besoins écrasants.
Bonne nouvelle, un nouveau médicament arrive bientôt qui pourrait soulager certains insomniaques. A terme, les applications TCC offriront également un premier niveau de réponse aux patients souffrants. Ces deux réelles avancées ne doivent cependant pas faire oublier la nécessité d’augmenter le nombre de professionnels formés à cette méthode, un enjeu aujourd’hui totalement délaissé par les pouvoirs publics.
De même, les experts attendent depuis longtemps une campagne officielle sur les règles de base d’hygiène du sommeil et l’importance de dormir suffisamment. Une demande à laquelle les autorités sanitaires tardent à répondre. « Avec des horaires décalés, du travail de nuit, des magasins et des salles de sport qui ouvrent de plus en plus tard, des séries télévisées accessibles 24h/24, collectivement nous continuons à voir la nuit comme un espace à conquérir. Tout ça », souffle un expert. La qualité de nos nuits n’est pas qu’une question personnelle : elle est aussi éminemment politique.