Le transfert est maintenant terminé. Le 10 octobre, Fanny Bessec prend la direction de Bessec, l’entreprise de vente de chaussures fondée en 1862 par son ancêtre Pierre. L’entreprise centenaire, qui a survécu à deux guerres mondiales, compte 130 employés. Elle était dirigée par son père Philippe Bessec depuis 1975. La pression sur les épaules du nouveau dirigeant est forte, car son père a radicalement transformé l’entreprise : « Quand il a repris Bessec, nous n’avions que trois points de vente. Aujourd’hui, nous avons 31 magasins. « , Il dit.
Du plus loin qu’elle s’en souvienne, Fanny Bessec n’avait aucune envie particulière de suivre les traces de son père. Il débute sa carrière en 1999 aux États-Unis, dans l’industrie du jeu vidéo. Les attentats du 11 septembre la poussent à rentrer en France. Philippe Bessec lui propose alors de rejoindre l’entreprise familiale.
Apprendre à l’intérieur et à l’extérieur de l’entreprise
« A l’origine, c’était censé être un CDD de 6 mois », s’exclame le nouveau dirigeant, qui restera finalement 12 ans dans l’entreprise. Durant cette longue période, il dirigera des magasins et créera un concept pour une marque de baskets appelée FiiT by Bessec. A voir aussi : New York : la vie avant le crack. Cette longue expérience lui permet de mieux appréhender le fonctionnement de l’institution.
Mais voilà, les années passent et Fanny Bessec a l’impression d’avoir fait le tour, surtout quand la possibilité d’une succession commence à poindre : « On en a discuté, et mon père a toujours dit qu’il commencerait à lâcher la bride entre 60 et 65 ans, mais une fois arrivé à cet âge, il n’était pas vraiment prêt. C’est une question de temps, et nos aspirations ne correspondaient pas à l’époque. J’ai donc préféré faire une pause, car j’avais besoin de décoller. «
Jamais loin du monde des affaires, Fanny Bessec a lancé Ebien, sa propre entreprise de commercialisation de produits éthiques. Une longue expérience de 4 ans, qu’il considère comme très importante dans sa carrière : « Cela m’a permis d’expérimenter dans un scénario différent de celui de l’entreprise familiale. J’ai appris à maîtriser le droit ou la gestion. Cela a considérablement élargi mon éventail de compétences », dit-elle.
Entamer la passation
Fanny Bessec est revenue dans l’entreprise en 2017, après un appel de son père. Ces derniers imaginaient que la transition serait une question de 6 mois. Elle a finalement pris 5 ans. Voir l’article : DC Shoes : une marque qui a conquis les skateurs du monde entier !. « J’attendais vraiment cette émission avec impatience. Dès lors, ma priorité était de prendre ma place dans le domaine opérationnel et de l’occuper au mieux, à la fois pour apprendre et pour le rassurer », explique le manager.
La crise sanitaire est également passée par là. Elle a permis à Fanny Bessec d’acquérir plus d’expérience au sein de l’entreprise, en gérant des situations de crise : « On se bat à distance pour maintenir l’activité. J’étais dans une vraie dynamique d’équipe », explique-t-il. La succession n’est donc pas sans revers. « Entre parents et enfants, le lien affectif dépasse le cadre professionnel. Il faut arriver à passer de la relation père-fille à celle de cédant-acheteur », précise le dirigeant.
Fanny Bessec n’est pas la première femme à diriger Bessec. C’était déjà le cas de son ancêtre Henriette, qui prit la tête en 1887. Pendant les deux guerres mondiales, les femmes tenaient aussi la barre tandis que les hommes étaient à la barre. L’époque et le contexte étaient différents, tout comme les problèmes rencontrés par Fanny Bessec. Pour suivre son père, la fille s’engage dans la continuité : « La guerre en Ukraine, l’inflation et ‘Incitation des femmes à reprendre l’entreprise familiale’ sont source d’inquiétude. L’idée est de consolider et poursuivre le développement de l’entreprise dans la même direction. « Face à la tempête, gardez le cap, donc.