Gaspard Maksud et Saragosse sur les plages de Normandie ©PSV
En 2022, il mène une saison presque irréelle avec Zaragoza, une jument alors âgée de 9 ans, qui réalise la meilleure performance française aux championnats du monde de concours complet. Basé uniquement en Angleterre depuis six ans, Gaspard Maksud a bénéficié des conseils de nombreux champions de la discipline dans sa formation, tout en bénéficiant de la culture très « complète » de son pays d’adoption. Rassemblez-vous dans notre numéro 613.
Gaspard Maksud et Zaragoza, c’est le nom d’un duo qui était complètement sur toutes les lèvres en 2022. Ce n’est pas un hasard si le cavalier britannique du Surrey et sa jument bai ont réalisé la meilleure performance française aux Championnats du monde à Pratoni Del Vivaro en Italie, sixième en individuel. Plus tôt dans l’année, ils avaient contribué à la deuxième place de l’équipe dans la Coupe des Nations du Haras du Pin. Pour leur première apparition en France en avril dernier, ils ont frappé fort en terminant quatrièmes du CCI 4*L de Saumur. Une belle progression pour ce couple qui fait son entrée sur les terrains internationaux depuis 2019, alors que Saragosse n’aura que 9 ans en 2022. Sans doute doué d’une bonne dose de talent, un franco-britannique d’esprit, Gaspard Maksud, rencontré il y a quelques mois dans le cadre du Mondial du Lion d’Angers (avec She’s The One, vendu il n’y a pas longtemps aux Etats-Unis) , a confié son parcours, ses projets et sa façon de vivre l’événement. L’occasion de revenir sur ses débuts, il s’est d’abord mis au rugby avant de se lancer dans l’équitation à l’âge de 11 ans : « Ma mère, Anne, a longtemps monté dans un centre équestre avant d’arrêter. Des années plus tard, elle était institutrice ». au CFA d’un lycée agricole et elle voulait se remettre à cheval. Un de ses collègues, Robert Géhin, avait des chevaux, alors elle est allée chez lui pour se remettre à cheval et monter des trotteurs. C’est comme ça que j’ai commencé, là-bas aller conduire sans prise de tête », se souvient Gaspard Maksud, natif de Laval. Bien qu’il ait initialement eu un objectif de loisir, il grimpe directement trois à quatre fois par semaine, en commençant par des activités classiques en club, avant de sortir un peu en CSO.» Et puis un jour on va dans un jardin printanier et on essaie le costume, avec un petit saut Ent qui n’avait jamais fait de cross et moi qui n’avais jamais fait de cross de ma vie et ça s’est bien passé sans prise de tête, g juste pour s’amuser en amateur en faisant de la compétition. »
La première jument à l’avoir emmenée au sommet est Johanna du Camp, propriété de Robert Géhin. Le Selle français lui offrira notamment le titre de champion de France des cadets en 2009 et l’emmènera à ses premiers internationaux l’année suivante. Le concours complet lui vient naturellement, en plus d’offrir un certain avantage financier, « par rapport à d’autres disciplines je pense que le concours complet est plus abordable dans le sens où il est plus facile d’amener des chevaux à atteindre 2 ou 3*, bien plus qu’en CSO ou en dressage, surtout si vous n’avez pas un budget très conséquent pour acheter un cheval ».
En plus de ses études, il continue à monter à cheval. Après un bac scientifique, il part en BTS en productions animales au lycée agricole de Laval, « Je n’étais pas sûr de ce que je voulais faire au début, alors j’ai voulu me donner du temps et décrocher un diplôme ». Un an et demi plus tard l’idée lui vient à l’esprit, il travaillera avec les chevaux et partira en Angleterre après ses études. Pas de grandes fêtes étudiantes après les cours pour lui. « Je montais plusieurs chevaux chaque jour. Il faut toujours faire des sacrifices dans la vie et j’ai choisi de les faire assez rapidement. Si ça rapporte sur le long terme ça vaut le coup et si ça ne paye pas alors c’est dommage, mais on fait des choix de vie et on se construit à partir de ça. Diplôme en poche, il prend en main son destin en 2013 et traverse la Manche en route vers le Royaume-Uni, pour ne plus jamais quitter le pays.
Un parcours et un système de travail à découvrir dans notre numéro 613, disponible en kiosque et en ligne.