« Un appel au SAMU est le dernier recours »

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Elle a notamment travaillé sur l’exil, les objets des brocantes. Dans le cas du SAMU, le déplacement est aussi un déplacement entre la vie et la mort. Et dessinez un plan de la ville. Et nous livre une réflexion sur ce monde médical, sans doute incompris.

Le SAMU, c’est l’hôpital qui se déplace

Le médecin urgentiste jouit d’une popularité rarement démentie. En témoigne l’engouement suscité par des séries télévisées comme Urgences, diffusée à partir de 1994 et développée sur quinze ans. Ceci pourrez vous intéresser : Un Youzful Café aide les jeunes à trouver leur chemin. Plus récemment, en 2018 et 2021, la série Hippocrate a également montré des personnels hospitaliers dans des situations où la complexité se mêle à la saturation dans une course contre la montre.

Le succès de ces productions auprès du public prouve l’intérêt que chacun de nous porte à ces femmes et ces hommes, à ces lieux, à ces organisations et en ces temps, lorsqu’il s’agit de tout faire pour sauver des vies et de repousser. Frontières de la mort.

L’urgentiste est considéré à juste titre comme quelqu’un qui peut soigner et gérer le vital du moment. C’est un personnage largement associé aux valeurs d’altruisme, de dévouement, d’altruisme et de courage. Il incarne une sorte d’archétype contemporain du sauveur. Cette représentation partagée est aussi régulièrement réactivée et mise en avant par des événements de grande ampleur qui affectent l’ensemble de la société. Ce fut le cas lors de la canicule de l’été 2003.

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La pandémie de Covid 19 a eu un effet comparable, effet encore accentué par le contexte actuel, où les services d’urgence apparaissent en première ligne de la « crise » qui secoue les hôpitaux publics et, plus généralement, l’ensemble du système de santé.

SAMU. L’acronyme signifie Service d’aide médicale d’urgence. C’est d’une manière qui exacerbe l’urgence. « En cas d’urgence, composez le 15 » : selon la formule établie, l’appel au SAMU s’impose en dernier recours.

Accident grave, maladie brutale, lorsque la vie dérape brusquement, que le temps presse, que la victime n’est pas en état d’être transportée à l’hôpital sans traitement, le SAMU se déplace en envoyant ses unités mobiles hospitalières aux urgences. Le SAMU est l’hôpital qui sort de ses murs, qui sort devant le danger pour prendre en charge les personnes en état de besoin vital, où qu’elles se trouvent.

Ce qui m’intéressait également, c’était la dimension anthropologique de l’enquête, que j’ai menée pendant près d’un an au SAMU de Paris, aux côtés des équipes médicales, au téléphone et en intervention. J’ai mobilisé les outils des sciences sociales pour interroger la notion d’urgence vitale à travers le prisme de ceux dont c’est le métier. Il s’agissait pour moi de voir derrière l’imagerie habituelle, de comprendre les mots, les gestes, la façon de penser des médecins, des infirmiers, des ambulanciers du service.

Leurs attitudes, leurs mouvements reflètent les voix et les choses qui ne sont pas dites par les victimes. De temps en temps, des imaginaires sont appelés. Ils expriment la vulnérabilité qui travaille en chacun de nous et la fragilité de notre présence au monde. Mais ils renvoient aussi au pouvoir à l’œuvre de résister à la détresse, à proximité de la mort. La médecine d’urgence pratiquée par les équipes du SAMU, cette médecine hospitalière qui se déploie hors de l’hôpital, est une médecine connectée au monde.

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Il dresse ainsi une sorte de portrait en creux de la ville d’aujourd’hui, de ses lieux et des êtres qui l’habitent.

Photo : Avec Napo/Unsplash

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