Une nuit de solidarité: ces sans-abri qui trouvent refuge dans …

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En début de soirée, les urgences de l’hôpital Tenon, dans l’est parisien, ne sont pas encore saturées. Dès l’entrée, on aperçoit tout au plus une dizaine de personnes, assises sur des chaises colorées et attendant qu’on s’occupe d’elles. Un peu à l’écart, dans un coin à côté de la machine à café, un homme en fauteuil roulant, enveloppé d’un manteau marron, fait la sieste.

A côté de lui, une femme âgée, le menton sur la poitrine, dort déjà. Entre eux, quelques sacs, une ou deux couvertures. Le duo, un fils et sa mère, semble venir tous les soirs. Pas pour guérir, mais pour passer une nuit au chaud. « Ils sont très gentils, ils ne dérangent personne, confirme Stefan (1), soignant à Tenon. Donc s’il n’y a pas trop de monde, on les laisse tranquilles. »

« Les sans-abri viennent évidemment à l’hôpital pour essayer de passer une nuit au chaud car ils n’ont pas d’autre endroit où dormir, rappelle Mauricio Aranda, chercheur et membre du comité scientifique de Nuit de la solidarité. Mais même là, ils trouvent une certaine protection contre la violence de la rue. Nous avons également une surreprésentation assez prononcée des femmes dans les hôpitaux. »

« On en retrouvait même dans les lits aux étages »

Le phénomène a toujours plus ou moins existé. « Historiquement, poursuit le chercheur, jusqu’au XIXe siècle, l’hôpital était avant tout un lieu d’aide aux pauvres. Après cela, il a reçu une aide médicale et cela s’est estompé. Puis on a vu le retour d’un grand nombre de travailleurs précaires dans les années 1980 et 1990, avec une explosion du chômage. Voir l’article : Sécheresse à Nevers : quelques astuces pour économiser l’eau. C’est aujourd’hui le cas en Île-de-France, mais aussi dans d’autres grandes villes. »

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« Avant le Covid, on avait beaucoup de SDF », confirme Corinne, infirmière à l’hôpital Saint-Louis et membre du Collectif Inter-urgences. Ils ont même été trouvés dans les lits superposés. « Mais la crise sanitaire, qui a imposé des règles strictes à l’entrée des hôpitaux, avec la multiplication des vigiles et des caméras, ainsi que la création de nombreuses places d’hébergement, a contribué à endiguer ce phénomène.

Selon le comptage effectué lors de la Nuit de la solidarité, qui ne concerne pourtant que 13 des 38 établissements de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), 99 personnes ont été recensées en 2019, contre seulement 19 en 2022. , l’an dernier, le « forfait urgence » (19,61 €) pour toute personne qui se rend aux urgences sans hospitalisation est aussi dissuasif. « Depuis la crise sanitaire, on a beaucoup moins de SDF », souligne Corinne. Aujourd’hui, ils reviennent un peu, mais beaucoup moins qu’avant. Nous avons surtout nos invités réguliers. »

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Le problème des « bed blockers »

Ce type de présence n’est pas sans problèmes. « Tous les patients des urgences sont sous notre responsabilité et nous devons éviter que nos salles d’attente ne deviennent des incubateurs de virus », note Stéphane (1). De plus, « quand les gens sont alcooliques ou ont des problèmes de santé mentale, c’est compliqué parce qu’il faut les gérer au lieu de s’occuper des malades ». Du coup, les équipes jonglent du mieux qu’elles peuvent. Ceci pourrez vous intéresser : Janvier sec : effets et conseils pour un mois sans alcool. « Si les pompiers nous amènent quelqu’un qui est alcoolique, poursuit Stefan, on prend ses ingrédients permanents, on lui donne du sucre pour éviter l’hypoglycémie et, quand on en a la possibilité, on le laisse sur la civière jusqu’au matin. » »

« Dans la journée, précise Corinne, nous essayons de les orienter vers des Pass (lignes directes d’accès aux soins, qui combinent soins et accompagnement social, ndlr) et avons un numéro direct pour joindre l’aide sociale du Samu afin de leur trouver un logement. »

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Les sans-abri peuvent également devoir être hospitalisés. Mais, qu’après la fin du traitement, ils ne peuvent pas quitter le lit en raison du manque d’espace pour continuer le traitement. Ils deviennent alors, dans le jargon hospitalier, des « bloqueurs de lits ».

Afin de résoudre le problème, depuis décembre l’AP-HP et les services de l’Etat ouvrent une série de centres qui combinent suivi médical et social, pour 177 places. Elles viendront compléter l’offre destinée à 175 femmes sans-abri venant d’accoucher. Cependant, une solution temporaire. « Pour l’instant, tous ces centres sont prévus pour fermer le 30 juin », a indiqué Florent Buskier, directeur de cabinet de Nicolas Revel, le nouveau patron de l’AP-HP.

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Publié le 5 novembre 2022 à 14h45 Source : Sujet JT LCIPublié…

La sixième Nuit de la solidarité à Paris

Née dans plusieurs grandes villes américaines, comme New York et Washington, la Nuit de la Solidarité consiste à inviter des bénévoles à identifier les personnes qui dorment dehors une nuit donnée. Voir l’article : Utilisation. Près de Louviers, le maire d’Heudebouville recrute des médecins généralistes.

Il a été testé en Europe, à Athènes et Bruxelles, avant d’arriver en France en 2018, à Paris puis à Metz. A Paris, cet événement a conduit la ville à développer des centres pour les femmes sans-abri.

Désormais, plusieurs autres villes françaises organisent des actions similaires : Grenoble, Marseille, Montpellier, Rennes, Toulouse, Strasbourg et Saint-Nazaire.

Près de 2 000 bénévoles et 400 professionnels sont attendus pour participer à la 6e Nuit de la Solidarité à Paris dans la nuit du 26 au 27 janvier.

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