Une semaine au volant du Nissan Qashqai e-Power : notre essai du crossover hybride auto-rechargeable

Written By Sara Rosso

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Nouveau test longue durée sur autonews.fr dans le but d’évaluer un nouveau modèle dans des situations du quotidien. Un itinéraire de vacances, un voyage au supermarché, à l’aéroport ou au travail. Nous nous concentrons à chaque fois sur les propriétés qui nous paraissent importantes et sur la consommation d’énergie. Cependant, ceux-ci sont donnés à titre indicatif et seront toujours fortement liés au type de route et au style de conduite utilisé.

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Les modèles hybrides complets sont pertinents pour s’habituer à la conduite électrifiée de manière régulière, en plus si l’infrastructure de recharge n’est pas suffisante pour passer directement au tout électrique ou même à un hybride rechargeable. L’expérience que Toyota a accumulée depuis de nombreuses années en fait le constructeur de référence en matière d’hybridation, mais la concurrence n’a pas tardé à rattraper son retard. Honda et Nissan, par exemple, proposent désormais leurs modèles hybrides avec une approche un peu différente pour se démarquer. C’est le cas du nouveau Qashqai e-Power dont les roues sont reliées uniquement au moteur électrique. Nissan veut donc nous faire ressentir au plus près les sensations de l’électrique sans crainte de panne grâce à l’appui du thermique et du carburant intégré. Qu’en est-il des performances et est-ce un meilleur hybride que les autres? Nous avons essayé d’évaluer cela pendant toute une semaine.

La motorisation

Le SUV de Nissan est donc entraîné sur les roues avant par un moteur électrique synchrone à courant alternatif pouvant produire jusqu’à 140 kW (190 ch) pour un couple de 330 Nm. Il est connecté à une batterie Lithium Ion de 1,97 kWh. Mais surtout, le moteur et la batterie sont aussi reliés à un bloc thermique 3 cylindres 1.5 de 158 ch. Cette dernière n’est jamais reliée mécaniquement aux roues, son rôle est uniquement de générer de l’électricité pour être stockée dans la batterie ou injectée directement dans le moteur électrique. Voir l’article : Que faire avant d’acheter un véhicule ?. De plus, du fait de cette absence de couplage direct avec les roues, il ne faut même pas considérer ce Qashqai comme un véhicule hybride, il est pourtant classé comme tel administrativement. Le 0 à 100 km/h est bouclé en 7,9 secondes et la vitesse maximale est mesurée à 170 km/h. Selon les normes WLTP, la consommation est annoncée entre 5,3 et 5,4 l/100 km et les émissions entre 119 et 123 g/km d’émissions de CO2.

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Finition et équipements de notre modèle d’essai

Le Nissan Qashqai e-Power est proposé aux particuliers en 4 finitions : Acenta (38 200 euros), N-Connecta (40 200 euros), Tekna (43 000 euros) et Tekna+ (46 000 euros). Notre échantillon Tekna comprend déjà de série l’équipement phare des versions inférieures, comme l’e-Pedal (nous en reparlerons plus tard), le déport pour les smartphones, la caméra de recul, le démarrage sans clé, le sélecteur de mode de conduite, les rétroviseurs extérieurs rabattables électriquement, le 12,3 Écran tactile 12,3 pouces avec navigation connectée NissanConnect, services télématiques suivis par smartphone, vision à 360°, combiné d’instruments numériques 12,3 pouces et chargeur à induction. La finition Tekna ajoute le ProPilot (conduite semi-autonome), les jantes 19 pouces, la sellerie mixte TEP/tissu (tout cuir impossible, même en option), l’affichage tête haute, le ProPilot Park (manœuvres de stationnement autonomes), le poste de conduite réglable électriquement siège, l’éclairage d’ambiance et l’ouverture électrique du hayon. A voir aussi : Une BMW R 1250 GS Edition Spirit of GS en série limitée et réservée au marché français. En alternative, il est toujours possible de consulter le pack design à 750 euros (toit panoramique et barres de toit), le pack hiver à 750 euros (siège, volant et pare-brise chauffants, etc.), la roue de secours temporaire (150 euros ) ou des jantes plus petites de 18 pouces (gratuites) .

14 teintes sont disponibles dans le configurateur. 9 est métallisé uni (650 à 850 euros) et 5 bicolore métallisé (600 euros à rajouter au prix de la peinture unie). Le choix de Nissan varie entre le blanc, le noir, le gris, le bleu et 3 variantes de rouge.

Notre modèle d’essai Tekna s’habille d’une peinture métallisée bleu magnétique, insigne les packs Design en hiver et reste équipé de roues de 19 pouces. Le prix a finalement atteint 45 350 euros.

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Les conditions d’essai

Hormis un test spécial, notre Nissan Qashqai e-Power est réglé par défaut sur le mode conduite. Le chauffage (climatisation éteinte) est réglé à 21 degrés et une seule personne est à bord (sauf pour aller à l’aéroport). Tout cela dans un climat hivernal relativement doux, entre 6 et 14 degrés. Sur le même sujet : Le marché des transports intelligents devrait atteindre 34,1 milliards USD d’ici 2028 | TCAC prévisionnel de 15,9 % | IMIR – Androidfun.fr. Le compteur de consommation est remis à zéro pour chaque type de trajet effectué. Il faut donc prendre en compte que plus le trajet est long, plus la moyenne est fluide et plus elle est précise. Sur les trajets les plus courts, un gain que nous estimons à environ 0,3 l/100 km est donc envisageable, en répétant l’exercice.

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Aller au travail

Photo de crédit du Nissan Qashqai e-Power (2022) – Autonews

Installée à bord de notre Qashqai, la finition Tekna donne déjà un gros plus, celui d’un intérieur bicolore qui illumine grandement l’ambiance à bord (surtout avec du gris clair, un noir bleuté est aussi possible). Les sièges épousent bien le corps et l’interface sur les écrans est claire et esthétiquement bien inspirée. Le placement du combiné numérique derrière le volant est à l’opposé de ce que fait Peugeot par exemple, très pentu, si bien que l’affichage tête haute prend tout son intérêt à ne pas trop souvent baisser les yeux.

Promesses tenues pour les sensations derrière le volant

Après les accélérations initiales, le Qashqai e-Power tient sa promesse de sensation électrique, du moins à très basse vitesse avec une poussée généralement nette et douce. Il faut alors essayer d’oublier les interventions du thermomoteur qui fait la sauce sur le côté pour recharger la batterie (ou intervenir dans les fortes accélérations). C’est l’un des inconvénients des générateurs à moteur thermique (ou prolongateurs d’autonomie également). En croisière, il arrive en effet que le moteur thermique doive tourner à vitesse minimale pour se recharger et sonne donc plus fort que le son émis par un modèle 100% thermique dont la vitesse est directement liée à la vitesse de roulage. Heureusement, à ces vitesses, le fonctionnement électrique pur est également fréquent. A des vitesses plus élevées ou lors des phases d’accélération, le moteur émet alors un son plus cohérent grâce à l’activation de la technologie de synchronisation sonore.

Agréable en ville

Dans la jungle urbaine, le Qashqai fait preuve d’un confort agréable, quoique avec un tangage assez présent et peut-être un peu de raideur sur les compressions rapides. Ce qui, au contraire, le rend capable de parer efficacement aux écueils des routes mal goudronnées.

La consommation relevée

Sur notre premier trajet domicile/travail de 24,1 km (aller-retour), dont 1⁄3 autoroute (110 à 90 km/h) et ⅔ ville, notre Qashqai affichait une première lecture de 6,2 l/100 km, affectée par les autoroutes. Un score qui peut être grandement amélioré en utilisant l’e-Pedal, qui permet de contrôler la force de freinage uniquement lorsque vous levez le pied. Un système qui, en plus d’apporter un certain confort, permet de récupérer une énergie plus immédiate et plus forte en évitant cette phase de faible régénération où le pied vient normalement chercher la pédale de frein. S’il faut un temps d’adaptation pour évaluer la distance de freinage, l’e-Pedal est étonnamment précise lorsqu’il s’agit de régler la force de décélération. Cependant, le système n’immobilise pas totalement le véhicule, et il faudra de toute façon mettre le pied sur le frein en toute fin d’exercice.

Faire les courses…

Photo de crédit du Nissan Qashqai e-Power (2022) – Autonews

Nissan investit depuis longtemps massivement dans les aides à la conduite. Il a notamment été l’un des généralistes pionniers à démocratiser la caméra 360°. Le Qashqai ne fait bien sûr pas exception et peut compter, pour manœuvrer dans les parkings souterrains, des caméras d’excellente qualité, sans trop de déformation et la vue plongeante est d’une redoutable précision. Il manque encore les zooms sur les roues, une aide précieuse pour éviter de refaire les jantes sur les trottoirs.

Focus sur le ProPilot Park

Pour les plus geeks (ou les plus anxieux des machines à sous), Nissan propose également ProPilot Park, un système de manœuvre de stationnement autonome très avancé, actif en marche avant comme en marche arrière. Il suffit de se rendre à l’endroit souhaité, sans avoir à le dépasser, puis de lancer la procédure sans avoir à poser le doigt sur un bouton ou le pied sur le frein. Il est même possible d’ajuster la symétrie correcte de la détection, et le système est également capable d’interpréter un emplacement qui n’est pas dans les préréglages par défaut (match ou piste). On a juste remarqué un centrage parfois imprécis lorsque plusieurs espaces libres dans un match se succèdent. Volkswagen ou Toyota proposent également quelques fonctions supplémentaires comme la pré-sauvegarde d’un emplacement régulier et même la mémorisation de parties de l’itinéraire en amont.

Le volume du coffre

Lorsque le hayon électrique s’ouvre sur notre version, le Qasqhai dévoile 455 litres et un plancher divisé. Il permet plusieurs solutions de répartition de l’espace et deux hauteurs pour obtenir un plancher plat lorsque la banquette est rabattue (split 60/40) et libère ainsi 1521 litres. Pas de trappe à skis, de zips dans la chaussure ou d’autres fonctions supplémentaires. Un espace qui nous permettait de charger le matériel vidéo ou la course de la semaine sans gène particulière.

La consommation relevée

Pour ce parcours 100 % urbain de 8,6 km (aller-retour), le Qashqai a consommé en moyenne 5,3 l/100 km.

…puis faire la course

Photo de crédit du Nissan Qashqai e-Power (2022) – Autonews

Activons le mode Sport, qui renforce le frein moteur électrique et rend ainsi la pédale d’accélérateur un peu plus sensible. Sur le Nissan Qashqai e-Power, il n’y a pas de tachymètre, mais un compteur exprimé en vitesse de puissance. Le pied sur terre, ce qui caractérise d’emblée cette impression de retour au bon vieux temps (ou pas) des « voyagistes ». S’il ne se passe pas grand chose en dessous de 40%, c’est au-delà de ce taux de puissance que le crossover devient bien plus tonique, avec une poussée franche et continue. Le tout avec un son doux à nouveau à l’accélération. Côté comportement routier, le sens de l’orientation a été amélioré sur cette génération, et joue à l’avantage de la précision du guidage. L’amortissement limite bien le roulis. Il y a toujours ce tangage, d’autant plus prononcé lors de freinages appuyés.

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Le relevé de consommation du SUV

Dans cet exercice, le Qashqai est resté sous la barre des 10L/100km, après 15km de roulage, avec 9,8L/100km observés.

Déposer une amie à l’aéroport

Photo de crédit du Nissan Qashqai e-Power (2022) – Autonews

Monja apprécie immédiatement l’espace à l’arrière, tant au niveau de la tête qu’au niveau des genoux, sans être gênée non plus par des montants C trop fuyants. Confort d’assise également, où les bras sont idéalement calés sur l’accoudoir et les appuis-coudes sur le panneau de porte. La place centrale, quant à elle, est affectée d’une salle réduite en largeur et du tunnel de transmission (bien qu’il n’y en ait pas, seuls les câbles passent à l’intérieur). Un port USB A et un USB C sont disponibles, elle regrette simplement qu’il n’y ait pas de place pour mettre son téléphone et la taille des poches est réduite au minimum.

Beaucoup de rangements mais la place manque

C’est aussi un reproche global au Qashqai avec des espaces de stockage, certes plus, mais toujours réduits. Monja l’oublie rapidement en relevant la tête. Le toit panoramique qui équipe notre modèle, en plus d’apporter beaucoup de lumière dans l’habitacle, offre une vue spectaculaire. Une option à rechercher pour les claustrophobes ou les amateurs de road trips en montagne par exemple.

Notre relevé de consommation

Sur ce parcours, qui consiste en un aller-retour de 84 km, sur des routes à allure soutenue (entre 80 km/h et 110 km/h) où le moteur n’est pas trop sollicité et les phases de conduite en mode électrique rallongées, la consommation est logiquement inférieur. Nous n’avons trouvé que 4,6 l/100 km.

Sur la route des vacances

Photo de crédit du Nissan Qashqai e-Power (2022) – Autonews

Lancé à 130 km/h, c’est l’occasion d’activer ProPilot, symbolisé par ce logo bleu sur la branche droite du volant. Un bouton qui n’active pas immédiatement la conduite semi-autonome, dommage ce serait plus pratique, mais montre d’abord l’aide qui peut être activée. Un deuxième bouton en bas à gauche du tableau de bord désactive le changement de voie actif, mais pas l’avertissement de changement de voie actif, qui doit se trouver au fond des menus de l’écran central. Tout cela pour dire qu’il serait plus pratique de tout regrouper par les commandes au volant. Sinon, le système se comporte bien, lorsqu’il est activé, avec de bonnes attentes de freinage et des trajectoires précises.

Le Nissan Qashqai est assez bien insonorisé à vitesse d’autoroute, nous n’avons donc pas à passer par notre litote habituel de pousser le volume de l’équipement audio. Ce dernier est de toute façon moyen, pas frustrant mais pas spectaculaire non plus. Cependant, les plus mélomanes pourront accéder à un équipement signé Bose avec 10 enceintes et un subwoofer, en standard uniquement sur Tekna+. Notez également que la réplication de smartphone sans fil n’est disponible qu’avec Apple Car Play. Avec Android Auto, vous devez vous connecter via USB. A voir si Nissan a l’intention de mettre à jour cet élément dans les mois à venir.

En matière d’expérience de conduite, il faut donc garder à l’esprit cette baisse en dessous de 40% de l’énergie consommée. Au-delà, le Qashqai est capable de dépasser avec aisance. En termes de consommation, cependant, l’absence de lien direct entre le moteur à combustion interne et les roues s’avère payante pour améliorer l’efficacité globale. Si les modèles hybrides ne font de toute façon jamais de miracles sur autoroute, le Qashqai e-Power est parmi les moins à l’aise dans cet exercice avec 8,1 l/100 km constatés après 80 km (aller-retour), limités entre 110 et 130 km/h.

Bilan

Photo de crédit du Nissan Qashqai e-Power (2022) – Autonews

Avant même d’évoquer le moteur, le Qashqai vieillit comme du bon vin. Bien que vieillir ne soit pas le bon mot tant cette 3ème génération est on ne peut plus technologique. Il est aussi de plus en plus polyvalent, spacieux, confortable et simplement agréable à conduire au quotidien. Certes, notre finition Tekna n’est pas donné, et il sera toujours possible d’économiser un peu (2800 euros) en choisissant la finition N-Connecta. Déjà généreusement équipé, il conviendra à ceux pour qui la conduite semi-autonome ou l’aide au stationnement ne sont que des gadgets inutiles. Cependant, le toit ouvrant panoramique revient en option, et il est impossible de profiter de l’ambiance intérieure bicolore sur ce niveau de finition inférieur.

Quant au moteur e-Power, il a ses atouts en termes de sensations typiquement électriques (à vitesse urbaine), de puissance aussi une fois dans le bon domaine d’utilisation. Mais Nissan n’a pas non plus développé de solution miracle qui ferait de l’ombre à la concurrence. On pense notamment à Honda, dont la technologie e:HEV est assez similaire dans son principe et a fait preuve de plus d’efficacité en toutes circonstances. Du moins sur la Civic que nous avons récemment testée, un modèle d’un segment différent qui bien sûr ne se compare pas trop. Le Honda HR-V serait plus pertinent pour une comparaison directe, bien que la puissance du système hybride soit limitée à un rendement bien inférieur à celui du Qashqai e-Power.

Pour résumer

Nouveau test longue durée sur autonews.fr dans le but d’évaluer un nouveau modèle dans des situations du quotidien. Un itinéraire de vacances, un voyage au supermarché, à l’aéroport ou au travail. Nous nous concentrons à chaque fois sur les propriétés qui nous paraissent importantes et sur la consommation d’énergie. Cependant, ceux-ci sont donnés à titre indicatif et seront toujours fortement liés au type de route et au style de conduite utilisé.

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