Publié le 27/01/2023 sur 16h00.
, mise à jour le 27/01/2023 à 16h00.
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25 minutes de gagnées, selon le GHU
Dr Gérald Kierzek Lire aussi : Morbihan. Canicule : Le département passe en alerte orange.
(directeur médical)
Le 24 janvier, le GHU Paris, premier hôpital parisien des maladies mentales et du système nerveux, a annoncé la mise en place d’une unité neurovasculaire mobile avec scanner intégré pour traiter plus rapidement les victimes d’AVC sur leur lieu d’accident. Une bonne idée sur le papier, qui ne fait pas l’unanimité et ne convainc pas le Dr. Gérald Kierzek, médecin urgentiste et directeur médical de Doctissimo.
« Ce n’est pas la réponse à apporter en ce qui concerne l‘AVC »
Parce que chaque minute compte dans un AVC, les soins doivent être rapides et réactifs pour faire pencher la balance en faveur de la victime. C’est dans cet objectif affiché que le GHU (Groupe Hospitalier Universitaire Paris psychiatrie & neurosciences) s’est réjoui mardi 24 janvier d’annoncer sur Twitter notamment la mise en service de sa première unité neurovasculaire mobile avec scanner intégré dans les rues de Paris. Voir l’article : Comment protéger son jardin de la chaleur ? 6 conseils canicule à mettre en place cet été !. Une unité capable d’initier un traitement d’AVC, qu’il soit ischémique ou hémorragique, sans attendre l’admission.
Concrètement, et selon la page dédiée à cette actualité sur le site du GHU, une unité mobile vasculaire est une ambulance médicale, mais dédiée à la prise en charge des AVC. Il comprend un scanner, un laboratoire biologique de base et une solution de télémédecine. L’utilisation du scanner sur place permettrait de distinguer avec certitude entre AVC hémorragique et ischémique sans attendre l’arrivée à l’hôpital.
Le facteur temps attribué aux secours
« Il a ainsi été démontré à Berlin que le VNU mobile permet de réaliser une thrombolyse intraveineuse 25 minutes plus tôt par rapport au traitement habituel. Sur le même sujet : Actualités Urgences – APM / Société Française de Médecine en…. C’est significatif quand on sait que chaque minute gagnée pour démarrer une thrombolyse intraveineuse correspond à deux jours de vie supplémentaires sans incapacité », explique Guillaume Turc, médecin neurologue au GHU Paris et investigateur coordinateur du projet.
Le lieu d’intervention
Le projet estime également que cet appareil mobile permettrait également de soigner davantage de patients « qui seraient arrivés trop tard à l’hôpital pour recevoir ce traitement ».
L’outil embarqué
L’initiative s’appuie sur une réalité (« chaque minute compte ») et a l’avantage d’essayer une nouvelle approche du traitement de l’AVC. Mais pour le Dr. Gérald Kierzek, médecin urgentiste et directeur médical de Doctissimo, ne répond pas au besoin réel et existant. Quatre points en particulier soulèvent des questions :
La diversification des unités
Bientôt une ambulance cardio pour les infarctus et les angioplasties, une ambulance de chirurgie viscérale pour les péritonites nécessitant une intervention chirurgicale d’urgence, une ambulance de chirurgie cardiaque pour les dissections qui ne peuvent attendre. Incompétence médicale et mauvaise gestion des fonds qui devraient être placés ailleurs.
En présence de ces signes, appelez le 15 !
« Dans les AVC, le temps est la clé, c’est vrai. Mais la perte de temps n’est pour l’instant pas dans la chaîne de secours. Elle réside d’abord dans l’information de la population, qui connaît peu les AVC, et le déclenchement de l’alerte, » oppose-t-il. Au contraire, côté urgence, tout se déclenche très vite : Samuen, les pompiers connaissent les mouvements et se rendent directement dans un hôpital équipé d’un scanner ou d’un IRM avec une réanimation neurovasculaire, notamment à Paris.
Là encore, surprise puisque l’unité vasculaire mobile est annoncée… à Paris. Une aberration pour le Docteur. « On pourrait imaginer qu’un scanner qui vient au lit du patient serait intéressant, mais seulement dans le cas où il n’y a personne à proximité, dans une zone éloignée des hôpitaux. Quel intérêt à Paris ? ».
La tomodensitométrie n’est pas l’appareil standard pour diagnostiquer un AVC. « On sait que les unités neurovasculaires décident de l’IRM, décident du traitement. Un scanner comme équipement à bord me pose aussi des questions ».