Sur le marché de l’occasion, les prix augmentent en raison d’une pénurie de véhicules neufs. Les voitures électriques d’occasion, qui étaient boudées hier, ont désormais tendance à gagner des prix à mesure que leur valeur augmente.
Avec la vague de Covid et les incarcérations successives, les constructeurs étaient déjà victimes de la crise des semi-conducteurs. En raison du manque de micropuces, ils ne peuvent pas produire autant de voitures que commandées. Mais avec le déclenchement de la guerre en Ukraine, les prix du carburant ont également grimpé en flèche, tandis que la crise de l’approvisionnement en véhicules neufs s’est aggravée. Du coup, les gens se tournent vers le marché de l’occasion pour essayer de trouver des modèles austères et faire grimper les prix. Selon le dernier rapport financier d’Aramis Auto, les prix de vente des véhicules d’occasion reconditionnés ont augmenté de 19,6% au premier trimestre 2022 par rapport au premier trimestre 2021 !
Concessionnaires dévalisés

Une tendance confirmée par Yoann Taitz, directeur des valeurs d’Autovista, société spécialisée dans les offres de véhicules : « Depuis début 2022, la hausse touche toutes les énergies des véhicules. Les valeurs ont commencé à augmenter pour les véhicules électriques depuis février, une tendance qui a été exacerbée par le conflit russo-ukrainien. Ceci pourrez vous intéresser : Voiture : de quelle aide à l’achat puis-je bénéficier ?. » La spéculation pétrolière entourant le conflit a en effet fait grimper le litre de gazole à 2,5 euros il y a quelques semaines : « On nous a volé lors des journées portes ouvertes », constate Maxence Lemperor, directeur du groupe du même nom qui distribue 11 marques dans le nord, « à tel point que c’était le remue-ménage pour trouver des véhicules électriques d’occasion à exposer dans notre salon de Liévin (ndlr, qui s’est tenu 3 semaines plus tard).
Selon Autovista, l’augmentation de la valeur résiduelle se traduit comme suit. Pour une voiture électrique de 3 ans ayant parcouru entre 40 000 et 60 000 kilomètres, la valeur résiduelle au 1er trimestre 2022 est de 49 %, pour un prix moyen de 17 750 €. Il y a un an, la valeur était de 45,5 % pour 14 900 €. Près de +3000€ en douze mois :
Renault et Ford commencent à concurrencer Toyota sur les voitures hybrides d’occasion

Cependant, le marché des véhicules électriques d’occasion n’est pas homogène, notamment en raison de la relative abondance de Tesla. Les prix varient beaucoup, toujours selon M. Taitz : « Il y a une différence très nette entre la petite autonomie, c’est-à-dire moins de 400 kilomètres, et celles supérieures à 400 ou 420 kilomètres. Au-dessus de 420 kilomètres, le client peut retenir que l’autonomie suffit pour que la voiture devienne la seule dans le foyer, donc il est prêt à payer plus ; la barrière psychologique du prix n’est pas la même. Les hybrides, en revanche, ne connaissent pas la même tendance. restent à des niveaux de valeur élevés, mais ce que nous observons depuis 2022 est le début d’un déclin. Voir l’article : Urbet Lora : cette moto électrique sans permis coûte moins de 10 000 €. Pourquoi? 90% des véhicules sur le marché sont des Toyota. Mais aujourd’hui il y a des nouveaux venus avec Renault, Ford, etc. » conclut Yoann Taitz. Les voitures essence ont actuellement une valeur résiduelle de 70% (toujours à 3 ans et pour environ 50 000 kilomètres parcourus), ce qui est élevé selon Autovista. Pour les diesels, la valeur est actuellement de 66,5%, cela augmenterait également.
L’effet pervers de la location

Toujours directement liés à la crise des véhicules neufs, les véhicules d’occasion sont également victimes des politiques des loueurs de courte durée. Il faut savoir que les loueurs fournissent normalement beaucoup de véhicules d’occasion aux concessionnaires : « Comme les loueurs n’ont pas de véhicules non plus, ils les revendent il y a plus de 2 ans », note Sébastien. Ceci pourrez vous intéresser : Le marché du voyage partagé connaîtra une croissance accrue de 2022 à 2030 – Androidfun.fr. Gouzou, responsable commercial du groupe Pujol à Agen, « on répercute la hausse et donc c’est plus cher ». Autovista le confirme, notant dans ses bases de données que le tarissement brutal du marché de la location courte durée contribue à augmenter la valeur des véhicules d’occasion entre 12 et 24 mois, plus que les véhicules de trois ans.
Les concessionnaires essaient donc de trouver des solutions pour satisfaire leurs clients, ce qui ne semble pas facile : « On arrive au bout. Il n’y a plus de voitures, elles sont de plus en plus difficiles à trouver », poursuit le chef des ventes du Pujol. groupe, « nous sommes très compétitifs sur l’offre supplémentaire », ajoute le directeur du groupe Lemper. Les grands concessionnaires de voitures d’occasion pour professionnels sont également pris d’assaut et n’hésitent donc pas à augmenter leurs prix.