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Après un grave accident à Tournay en 2021, un motard est devenu tétraplégique. Hier, s’est tenu le procès contre le chauffeur qu’il a pris en charge ce jour-là, accusé de dégradations involontaires. Au cœur des débats, de lourds enjeux financiers.
Tout a basculé en une fraction de seconde pour le cycliste, devenu tétraplégique après un grave accident de la circulation survenu le 1er avril 2021 à Tournay. Une fraction de seconde que les juges du tribunal de Tarbes ont tenté de décortiquer vendredi 27. Janvier, pour juger une jeune femme de 30 ans accusée de blessures involontaires, qui est accusée d’avoir effectué un dépassement alors que le motard en faisait déjà le double.
Le jour du drame, l’homme de 41 ans circulait à moto sur le département 817 de Tournay en direction de Tarbes. A quelques mètres devant lui, la jeune femme est assise dans sa voiture avec son frère de 19 ans. « Pour commencer, vous témoignez tous de la même scène », lance la présidente d’audience Muriel Renard, qui poursuit son récit. « Devant vous, madame, une voiture tracte une remorque et roule au ralenti. Après l’avoir suivie à cette allure sur plusieurs mètres, vous décidez de la dépasser au niveau de la caserne des pompiers de Tournay. C’est à ce moment que votre version et la version de Monsieur diffèrent. »
« Je ne pense pas qu’elle m’ait vu »
La pilote arrive du Mans pour son essai, et a du mal à décrire ce qui s’est passé. « Tout s’est passé très vite. J’ai mis mon clignotant et j’ai commencé à dépasser la voiture malgré la ligne blanche. Puis soudain j’ai vu le cycliste à ma fenêtre. » Le motard touche le rétroviseur de la voiture, perd le contrôle de la moto et percute violemment un arbre. « Vous dites l’avoir vu dans votre rétroviseur central à bonne distance, quelques secondes avant l’accident. Avez-vous vérifié vos autres rétroviseurs avant la déportation ? insiste le président. « Oui », assure la jeune femme. « Et l’angle mort ? Avez-vous tourné la tête pour vérifier l’angle mort ?
La conductrice elle-même répète à la barre qu’elle sait qu’elle a commis une erreur en franchissant la ligne blanche, mais qu’elle a dû prendre toutes les précautions avant d’effectuer ce dépassement fatidique. Désireuse de mesurer la culpabilité qu’elle ressent, la représentante du ministère public prend la parole. « Soit la moto a percuté votre rétroviseur, soit vous avez dérapé. Pensez-vous que vous êtes responsable ? » Avant de se rasseoir et de fondre en larmes, la jeune femme, pressée auparavant par les questions de l’avocat du cycliste, a répondu : « Oui. En partie. »
Torts partagés ?
Allongé sur un brancard, entouré des ambulanciers et de l’amour de ses proches, le cycliste, de son côté, livre sa version des faits. « Je voulais doubler les deux voitures. Alors j’ai commencé à doubler quand elle m’a dépassé. J’étais déjà sur sa gauche, je ne pense pas qu’elle m’ait vu. Ceci pourrez vous intéresser : Assurance-vie : grosses promotions en 2023. » Interrogé par le juge sur la vitesse à laquelle il roulait au moment du dépassement, l’homme répond avec une pointe d’ironie : « Un bon 80/90 km/h. Pour une fois ça allait, j’ai eu un accident.
Comprenant les arguments de l’avocat de la compagnie d’assurance du conducteur et de son défenseur, qui ont demandé que les dommages et intérêts soient répartis entre les deux protagonistes, l’avocat du cycliste assure que ni son client ni la jeune femme n’ont franchi la fameuse ligne blanche. « Mon client a commencé à passer devant Madame, tout en restant dans la voie. Le témoignage d’un automobiliste qui a été témoin de la scène de crime en témoigne. » Et de faire intervenir une concertation entre le conducteur et son assurance pour que l’indemnisation qu’il réclame soit abaissée. « Mon client passera certainement sa vie dans un centre spécialisé car il est loin d’être envisagé de rentrer chez lui. »
Si le conseil réclame qu’une provision de 300 000 euros soit versée à son client auprès de l’assurance de la jeune femme, le procureur de la République rappelle que le conducteur n’est pas poursuivi pour franchissement d’une ligne blanche, pas plus que la victime. « Si on ne débat pas sur ce point, on peut quand même donner un avis. En recoupant les différents témoignages, Monsieur a voulu dépasser en restant dans la voie, Madame a changé à ce moment-là. On lui reproche de ne pas avoir vérifié ce fameux store. spot L’erreur criminelle, elle est là !
Et de prendre toutes les précautions du monde avant d’émettre des réquisitions extrêmement strictes : « Même s’il n’y a pas d’alcool ni de drogue, et que Madame n’est pas une délinquante routière, elle continuera sa vie. Elle doit être consciente des lourdes conséquences infligées par la victime. »