Après un rejet par l’Assemblée nationale en 2019, le caractère obligatoire du casque de vélo revient, cette fois au Sénat. Le développement du vélo depuis le début de la crise sanitaire a de quoi relancer le débat : avec une croissance fulgurante du nombre de cyclistes, les accidents sont aussi en hausse. Mais les associations rejettent une proposition qui serait surtout contre-productive.
Vélo, trottinette, gyropode… tous casqués ?

Les cyclistes sans casque devront-ils bientôt… casque ? Un projet de loi dans ce sens sera débattu à partir d’aujourd’hui au Sénat. Vous pourriez être sanctionné d’une amende de 135 euros pour non port de casque, la même sanction qui s’applique déjà aux conducteurs de moto ou de scooter !
Par ailleurs, cette nouvelle obligation s’appliquerait non seulement aux utilisateurs de vélos (électriques ou non), mais aussi à ceux des EDPM : scooters, Segways, hoverboards, etc. Et même lorsqu’ils sont loués en libre-service. Voir l’article : Cyberattaques : les entreprises doivent s’assurer pour être assurées. Actuellement, le port du casque n’est obligatoire que jusqu’à l’âge de 12 ans.
C’est un groupe d’élus centristes, emmené par le sénateur Charentais François Bonneau, qui est à l’origine de cette proposition, qui s’appuie sur de nombreuses données qui démontreraient la dangerosité de la conduite sans casque.
Parmi les cyclistes blessés, peu de porteurs de casques

Parmi ceux-ci, on retrouve notamment les chiffres de l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR) : en 2019, sur 187 cyclistes tués et 4 783 blessés, la moitié ne portait pas de casque. A voir aussi : BTC Markets devient le premier échange cryptographique australien à obtenir une licence de services financiers.
Surtout, avec le développement fulgurant des mobilités douces depuis le début de la pandémie, les accidents se multiplient : la mortalité des cyclistes a augmenté de 21 % depuis 2010, et le nombre d’usagers blessés de l’EDPM de 40 % en un an (parmi eux, 62% ne portaient pas de casque).
Le site de la Sécurité routière confirme également que, pour un cycliste, le risque d’être victime d’un accident est trois fois plus élevé que pour un automobiliste. Et que logiquement, lorsqu’un accident de la circulation survient, « les blessures les plus graves touchent la tête ».
Or, les cyclistes et les utilisateurs de véhicules électriques motorisés sont mal protégés contre ce risque de blessures graves. Le texte présenté au Sénat rappelle que seuls 31% des cyclistes portent un casque, selon l’ONISR. En ce qui concerne EDPM, il y a une grande différence : près de 9 propriétaires de ces machines sur 10 en utiliseraient une, contre moins de 1 sur 10 parmi ceux qui les louent.
Cependant, la logique selon laquelle le port du casque réduirait nécessairement le nombre d’accidents n’est pas totalement incontestée. C’est en tout cas ce qu’affirment les associations de défense des cyclistes.
Une obligation contre-productive ?

Premièrement, ils désignent les pays qui ont déjà imposé le port du casque dans le passé. En Australie et en Nouvelle-Zélande, par exemple, l’obligation n’a pas réduit le nombre de blessés graves. Voir l’article : Quelle assurance votre promoteur immobilier doit-il souscrire ? | Éditorial SeLoger Nouveau. Comment expliquer? Selon une étude de l’institut Ifsttar, seuls 17 % des cyclistes blessés le sont à la tête, contre près de la moitié aux bras, un tiers aux jambes et même un quart au visage (les chocs latéraux étant plus fréquents). .
De plus, dans les pays qui ont imposé le casque, la première chose que l’on remarque est une baisse du vélo. Un effet contre-productif à l’heure où les pouvoirs publics et les villes privilégient ce mode de transport pour des raisons de santé publique et d’écologie.
Mais, surtout, la diminution du nombre de cyclistes aurait tendance à rendre le vélo plus dangereux. C’est la loi de « la force du nombre » : plus il y a de cyclistes, plus les usagers de la route les voient et s’habituent à leur comportement.
Même si le raisonnement semble contre-intuitif, rendre le port du casque obligatoire rendrait finalement le cyclisme plus dangereux en réduisant l’utilisation du vélo. Pour cette raison, selon les associations, favoriser la sécurité des cyclistes impliquerait d’abord une réduction de la vitesse des voitures en ville et, à plus long terme, une politique de sensibilisation des jeunes aux règles de partage de la route.
Exiger le port du casque sans pédagogie tendrait, en effet, à favoriser « l’homéostasie du risque » : le fait que, se sentant protégés, les cyclistes adoptent des comportements moins sécuritaires. Cela vaut aussi pour les automobilistes, qui seraient enclins à doubler plus dangereusement les cyclistes casqués…
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