Vive Marie ! – Louis Malle – critique

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Malavida lance la rétrospective « Louis Malle, gentleman provocateur part 1 » en salles le 9 novembre 2022, qui réunit six restaurations Gaumont : Ascenseur pour l’échafaud, Les amants, Le feu follet, Viva Maria !, Le voleur et Le soufflé au coeur.

Résumé : Début du XXe siècle en Amérique centrale. Maria 1 est une chanteuse de music-hall. Maria 2 est recherchée par la police. Ils se rencontrent et deviennent inséparables. Au sein d’une troupe itinérante de music-hall, ils forment un duo explosif qui rencontre un immense succès. Au cours d’une chevauchée mouvementée, ils se retrouveront aux premières loges d’une véritable révolution…

Bilan : Après Le feufoulet, Louis Malle a souhaité passer à un projet plus léger et faire un film grand public. Il accepte alors la proposition de la société de production Nouvelles Éditions de Films : produire au Mexique une œuvre spectaculaire, mêlant comédie, film d’aventure et western, et réunie autour des deux grandes stars féminines de l’époque : Brigitte Bardot et Jeanne Moreau. Avec le premier, le cinéaste avait déjà tourné Vie privée, dont le succès fut limité. Le second a été la vedette des deux premiers longs métrages de fiction de Malle, à savoir Ascenseur pour l’échafaud et Les amants. Avec un budget généreux, principalement pour les scènes de bataille et l’utilisation de suppléments locaux, Viva Maria ! a connu un tournage surmédiatisé, avant de faire l’objet d’une vaste campagne publicitaire et de connaître un triomphe commercial. La critique est plutôt mitigée, et prend acte du changement (provisoire ?) de direction de l’auteur de Zazie dans le métro, un temps associé à la Nouvelle Vague.

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Bien sûr, le film est mineur dans la filmographie de Malle. On ne croit pas une seconde que ces révolutionnaires d’opérette pourront combattre une dictature grâce au soutien et à la ténacité de deux chanteuses de cabaret dont l’une est la fille d’un nationaliste irlandais… La déclaration politique de soutien au mouvement populaire contre les propriétaires terriens, les banquiers, les jésuites et autres oppresseurs apparaîtra naïf et opportuniste. Les séquences musicales n’arrangent rien, et il est loisible de préférer les partitions de Georges Delerue dans Truffaut ou Godard au refrain Ah ! Les Petites Femmes (de Paris). Quant à la dimension western, elle fait pâle figure face aux tubes des années 60 signés Peckinpah ou Leone…

Et encore, Vive Marie ! il vaut plus que sa réputation et mérite une réévaluation, sinon une réhabilitation. Tout d’abord, les dialogues co-écrits par Jean-Claude Carrière ne manquent pas de saveur, notamment dans les échanges entre les deux Maria, dont le duo fait écho aux personnages de Jane Russell et Marilyn Monroe dans Les hommes préfèrent les blondes et annonce, tout proportionnellement, Les demoiselles de Rochefort. Le film est donc techniquement parfait, une qualité récurrente dans le cinéma de Malle, bien épaulé par le directeur de la photographie Henri Decae ou le chef décorateur Bernard Evein. Enfin, l’attaque finale est tournée avec punch et sur un ton caricatural savoureux, alors que les révolutionnaires sont aidés par des membres de la troupe théâtrale revisitant leurs talents de scène, dont la délicieuse Paulette Dubost, flanquée de son ado surprotégée… Viva Maria ! est inégal, permet généralement au spectateur de s’amuser. Le film remporte plusieurs prix, dont le BAFTA de la meilleure actrice étrangère décerné à Jeanne Moreau.

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RETROSPECTIVE LOUIS MALLE, GENTLEMAN PROVOCATEUR PARTIE 1

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