L’abandon par Ford et VW de la start-up Aigo AI pourrait laisser penser que les constructeurs ont tiré un trait sur l’automatisation de la conduite et préfèrent se concentrer sur l’aide à la conduite. Mais, ils continuent en fait à développer les deux.
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La sortie de la route Argo Ai laissera des traces. Cependant, ce n’est pas la première fois qu’une start-up lève des milliards et finit par échouer. On pourrait citer de nombreux exemples d’entreprises surévaluées qui finissent dans l’oubli. Le fait est que la stratégie des constructeurs est de se concentrer davantage sur leur gamme de véhicules, au lieu de brûler du cash sur des robots taxis, dont le modèle économique reste à trouver.
C’est la raison pour laquelle Renault a également choisi d’arrêter les coûts près de Rouen, où il teste depuis 2018 avec des robots Transdev des ZOE dans la technopole du Madrillet à Saint-Étienne-du-Rouvray. Cette expérimentation, fruit d’un partenariat public-privé, a coûté plusieurs millions d’euros à la Métropole.
Pour en revenir à Volkswagen, nous vous avons déjà expliqué qu’il souhaitait privilégier sa filiale en charge des logiciels (Cariad) et divers partenaires comme Bosch ou Qualcomm. Le constructeur allemand n’a rien à envier aux marques soi-disant plus pointues comme Tesla. Sur l’ID Buzz, la version revue et électrique du Combi, VW propose par exemple une version enrichie de son système Travel Assist. Grâce à des données recueillies anonymement auprès de centaines de milliers de ses véhicules connectés, le système de direction reconnaît les routes et concentre au mieux la voiture dans sa voie de circulation. Il permet également de changer automatiquement de voie pour dépasser, à partir d’une vitesse de 90 km/h. A noter que le système fonctionne également en l’absence de marquage au sol. Et Volkswagen est aussi l’un des rares constructeurs à proposer une communication entre les véhicules et l’infrastructure (Car2x)
Le lidar va changer la donne
Volvo EX90 (2022) Crédit photo – Volvo Lire aussi : WorldSBK.
Avec d’autres marques, c’est l’intégration du lidar qui change la donne.
Ainsi, tant Volvo que Nissan (qui veut généraliser la technologie d’ici 2030) ont choisi de faire confiance à la start-up américaine Luminar, dont le capteur laser semble particulièrement performant. Mais le français Valeo est aussi très bien positionné. Son lidar a été sélectionné par Mercedes (seul constructeur européen à être homologué pour le niveau 3) et il équipera plusieurs modèles du groupe Stellantis à partir de 2024.
De plus, le même Valeo développera pour BMW un contrôleur de domaine capable de gérer tous les flux de données de tous les capteurs d’aide à la conduite, en collaboration avec Qualcomm (qui fournira une puce de type Snapdragon). Le système combinera un logiciel de Valeo pour les manœuvres à basse vitesse, ainsi que des logiciels de BMW et Qualcomm pour conduire l’automatisation. Il sera capable de générer des cartes en temps réel et de comprendre l’environnement de la voiture et de son intérieur.
Et puis il y a aussi des acteurs qui préfèrent miser sur la vision artificielle. C’est le cas de Tesla, mais aussi de MobilEye, qui développe par exemple le système SuperVision (avec 11 caméras), récemment sélectionné par le groupe Geely (propriétaire de Volvo) pour sa marque de véhicules électriques Zeekr.
Robots-taxis : ça continue quand même
Paradoxalement, l’aventure continue dans le robot taxi, malgré les incertitudes de ce marché. Ceci pourrez vous intéresser : Elle lance un ultimatum à son amie : « Soit le chien s’en va, soit j’y vais. La réponse de son amie a fait le tour d’internet.
Selon Reuters, MobilEye pourrait collaborer avec Volkswagen sur le transport autonome à la demande. Le constructeur allemand s’en tient à la date de 2025 pour proposer le shopping sans conducteur à Hambourg, dans le cadre de sa marque de mobilité MOIA. Le géant allemand avait déjà un partenariat avec la filiale Intel. N’étant plus lié par les engagements pris avec Ford d’investir dans Argo AI, il est libre de collaborer avec qui il veut.
Et d’autres marques continuent de croire au potentiel du taxi autonome. Alors Nissan a décidé d’ouvrir une nouvelle filiale en Chine. Baptisée Nissan Mobility Service, elle s’installera dans l’ouest de Shanghai, où elle coopérera avec les autorités de la nouvelle ville de Suzhou. Le constructeur japonais s’appuiera sur WeRide, une start-up chinoise sur les véhicules autonomes de niveau 4, dont il est partenaire, à travers l’alliance avec Renault et Mitsubishi. La Chine se trouve être l’un des marchés de robots taxis les plus avancés au monde. Plusieurs joueurs font des tests dans différentes villes et pour certains ont même reçu une licence commerciale.
La Chine : nouveau terrain de jeu de VW ?
L’Empire du Milieu est également un marché très dynamique pour le développement de systèmes autonomes de niveau 3 et au-delà. Il suffit de voir les annonces des différents constructeurs (classiques ou nouvellement créés sous l’impulsion d’entreprises high-tech), qui intègrent à leur gamme des fonctions d’automatismes de plus en plus avancées.
De son côté, Volkswagen (via sa filiale Cariad) a choisi de collaborer avec la société chinoise Horizon Robotics. Ceci pourrez vous intéresser : L’actu moto et scooter de la semaine : le nouveau roadster BMW M 1000 R, le sportif CFMoto 450 SR débarque en France, la Honda Transalp, la Moto Guzzi V850 X et le contrôle technique. L’objectif est d’équiper plus de 40 millions de véhicules d’ici 2030 d’une technologie combinant logiciels de conduite et communication à partir de diverses sources (feux de signalisation, remontées de données dans le cloud, signaux envoyés par des véhicules étroitement connectés). Mais ce sera une solution pour la Chine avec des ingrédients locaux.
Pour résumer
L’abandon par Ford et VW de la start-up Aigo AI pourrait laisser penser que les constructeurs ont tiré un trait sur l’automatisation de la conduite et préfèrent se concentrer sur l’aide à la conduite. Mais, ils continuent en fait à développer les deux.
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